Dans l’éventualité où Sébastien Lecornu aurait réussi à échapper à toute censure et où il resterait à Matignon, le budget doit encore être soumis à un vote. Parmi les éléments en jeu, on retrouve les impôts, l’abattement pour les frais de scolarité, ainsi que les exonérations destinées aux maladies de longue durée… France Télévisions vous propose de revenir sur ces mesures qui vont influencer le pouvoir d’achat des Français.
Ce texte est extrait d’une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour le visionner en intégralité.
Dans les réservoirs des camions, on voit circuler du B100, un carburant issu du colza. C’est la fierté de Vincent Le Duff, directeur de MFCTR-DEBS transports, une société de transport routier : « Aujourd’hui, l’impact est clairement visible : la réduction du CO2 atteint 60 % », indique-t-il en désignant l’inscription apposée sur les poids lourds. Près de la moitié de sa flotte tourne déjà avec ce biocarburant, qui bénéficie aujourd’hui d’un avantage fiscal. Mais le budget de demain prévoit d’en retirer cet avantage.
« Avec un coût qui monterait d’environ 0,33 euro par litre, cela aurait des conséquences financières importantes puisqu’en moyenne cela nous ferait payer entre 20 et 40 euros de plus par jour pour les kilomètres parcourus. Donc, vis-à-vis des clients, il serait très difficile de répercuter cela », déplore-t-il.
Cette réduction budgétaire permettrait à l’État de récupérer 160 millions d’euros l’an prochain. Le gouvernement a ciblé 23 niches fiscales pour boucler le budget 2026. Des crédits d’impôt jugés inefficaces ou obsolètes, avec, au total, 5 milliards d’euros d’économies.
L’abattement pour frais de scolarité et les maladies longue durée impactés
Le projet de loi prévoit également l’élimination de l’abattement lié aux frais de scolarité : 61 euros pour un collégien, 153 euros pour un lycéen, 183 euros pour un étudiant. La fille d’Aurélie vient d’entrer en sixième cette année. Ce coup de pouce était bienvenu pour cette employée de banque : « Pour la rentrée, oui, c’est conséquent, 60 euros. C’est peut-être même la moitié des fournitures scolaires », reconnaît-elle. 240 millions d’euros d’économies sont attendus avec cette mesure.
Dans le viseur de l’État également, les arrêts maladie de longue durée. À 44 ans, Nancy Ottaviano lutte depuis février contre un cancer du sein et est reconnue comme malade chronique. Avec la loi actuelle, les indemnités qu’elle perçoit de la Sécurité sociale ne sont pas imposables. Cette architecte ne devrait donc pas payer d’impôt l’an prochain. Mais le gouvernement souhaite modifier la loi et taxer ces indemnités. Elle pourrait alors régler environ 1 500 euros d’impôt l’année prochaine.
« C’est difficile à accepter, sachant que ce ’coup de pouce’, entre guillemets, d’exonération ne compense pas les difficultés rencontrées sur le parcours de la maladie », souligne-t-elle. Une telle mesure permettrait à l’État de dégager près de 700 millions d’euros de recettes.