Après trois semaines de pourparlers, Sébastien Lecornu sort de son mutisme. Dans les colonnes du Parisien, en date du samedi 27 septembre, le Premier ministre s’engage à former un gouvernement pour le début du mois d’octobre et il écarte les principales revendications exprimées par la gauche. Le point.
Ce texte est extrait d’un segment de la retranscription du reportage évoqué ci-dessus. Pour le visionner dans son intégralité, cliquez sur la vidéo.
À 18 jours de la nomination de Sébastien Lecornu, l’exécutif n’est toujours pas formé, mais une trajectoire politique commence tout juste à prendre forme. Dans une interview accordée au Parisien le samedi 27 septembre, il paraît fermer la porte à l’essentiel des demandes de la gauche concernant la fiscalité des plus aisés. « Est-ce que la taxe Zucman est la bonne solution, et la seule ? Je n’en suis pas convaincu », affirme-t-il. Concernant un éventuel retour de l’ISF, il répond que « le gouvernement ne l’envisage pas ». Quant à une éventuelle suspension de la réforme des retraites, il soutient que cela ne « réglerait pas les problèmes ».
Aucune ouverture en direction des socialistes (PS), pourtant indispensables à la majorité pour faire adopter le budget. « Cela ne peut pas être un marché de dupes. S’il n’y a pas rupture avec l’existant et si sur les grandes questions qui doivent marquer ce prochain budget il n’y a pas de réponse, eh bien nous irons jusqu’à la censure, malheureusement », commente Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS.
La coalition au pouvoir renvoie le PS à ses responsabilités
Dans la matinée, l’équipe au pouvoir a renvoyé le Parti socialiste à ses responsabilités. « C’est effectivement au Parti socialiste de formuler des propositions, mais il faut qu’il accepte des compromis. Autrement dit, ils ne disposent pas seuls de la majorité à l’Assemblée nationale. Il faut qu’ils cherchent à bâtir une majorité. Cette majorité peut se constituer avec le bloc central », a déclaré Agnès Pannier-Runacher, l’ancienne ministre de la Transition écologique, dans l’émission Les 4V.
Du côté des syndicats, déçus après leur entretien avec le Premier ministre mercredi, aucune percée n’est perçue. Pour la CGT, c’est même perçu comme une provocation. « Il balaie d’un revers de main l’ensemble des propositions déposées par l’ensemble des organisations syndicales. L’ordre du jour, selon eux, s’articule autour d’une mobilisation massive par la grève et dans les rues le 2 octobre prochain », affirme David Gistau, le secrétaire confédéral de la CGT. Le calendrier est désormais serré: le gouvernement doit impérativement présenter son budget le 8 octobre en Conseil des ministres.