Avec cette mesure, chacun des parents aura droit à deux mois de congé supplémentaires, en complément de ses congés de maternité et de paternité.
Un congé supplémentaire pouvant aller jusqu’à deux mois par parent pour profiter pleinement de son enfant est envisagé. Le nouveau « congé de naissance » figure dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, présenté par le gouvernement le mardi 14 octobre. S’il est adopté par les députés, il s’ajoutera aux congés maternité (16 semaines) et paternité (28 jours) déjà prévus.
Cette mesure, présentée dès 2024 comme un « outil de réarmement démographique » par Emmanuel Macron, avait été mise en suspens lors de la dissolution de l’Assemblée nationale en juin de la même année. Le congé de naissance répondra-t-il réellement aux attentes des familles ?
Jusqu’à deux mois supplémentaires
« J’ai connu un congé maternité très court », raconte Olivia, qui tient dans ses bras son fils Gaspard, âgé de quatre mois, un mois après la reprise du travail. Si ce congé voit le jour, chaque parent pourrait prendre jusqu’à deux mois supplémentaires, en complément du congé maternité et du congé paternité, afin de rester près de son bébé. Cette mesure remettrait la cellule familiale au premier plan, estime la jeune mère : « Effectivement, mes quatorze semaines ont été trop peu ».
« J’ai laissé Gaspard à deux mois et demi, ce qui montre bien qu’il était encore très petit pour entrer en structure d’accueil collective. »
Olivia, jeune mèreà 42mag.fr
Intégrer le père dans cette dynamique est également perçu comme positif. « Il a lui aussi un rôle à jouer, à tisser une relation avec le tout-petit, et je pense que c’est une belle opportunité pour équilibrer les choses et privilégier les enfants », commente Olivia. De son côté, Franck est papa de deux petits garçons et accueillir deux mois supplémentaires lui paraît bénéfique : « Déjà pour soulager la mère, car ce n’est pas toujours facile au début. Ensuite, pour préparer le système de garde, qui peut aussi poser question, notamment à Paris ».
Une mise en œuvre en juillet 2027
Pour encourager les familles, ce congé de naissance serait mieux indemnisé que le congé parental, qui est rémunéré au maximum à hauteur de 430 euros mensuels. Le niveau d’indemnisation sera déterminé ultérieurement par décret et serait dégressif entre le premier et le deuxième mois de congé, sans préciser le pourcentage du salaire concerné. Franck estime qu’il faut que l’indemnisation soit réellement incitative. « Si le salaire de base est, par exemple, de 2 000 euros et qu’on tombe à 1 000 euros pendant deux mois, cela peut poser problème », avance-t-il.
Si la mesure est adoptée, elle pourrait entrer en vigueur le 1er juillet 2027. Cette échéance est jugée bien trop tardive par Guillemette Leneveu, directrice générale de L’Union nationale des associations familiales. « Cette mesure peut contribuer à redonner de la confiance et à permettre aux parents de disposer de davantage de temps. Il faut donc qu’elle s’applique dès 2026 » soutient-elle. « Cela donne l’impression que, lorsque c’est avantageux, on agit avec retard, mais que, lorsque c’est moins favorable, alors tout de suite on agit ».
Le coût de ce congé de naissance est estimé à 300 millions d’euros l’année de sa mise en œuvre, selon le projet de loi de financement de la Sécurité sociale examiné par les parlementaires à l’automne.