La réforme des retraites pourrait-elle être mise en pause ? La gauche exprime une volonté claire, tandis que la droite trace une ligne rouge ; quelles pourraient être les répercussions pour les Français ? France Télévisions fait le point sur la question, mercredi 8 octobre.
Ce passage provient d’un extrait de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour le visionner en intégralité.
La question centrale qui anime les négociations, tant à gauche qu’à droite, est celle de l’âge et des mécanismes en jeu. Pour sortir de la crise, la première ministre a avancé une mesure choc, en date du mercredi 8 octobre : mettre en pause la réforme des retraites portée par le président. Si ce scénario se réalise, qui sera touché ? À l’heure actuelle, les personnes nées en 1963 prennent leur retraite à 62 ans et 9 mois, à condition d’avoir acquis l’ensemble de leurs trimestres. Pour cette catégorie, aucun changement n’est prévu. Les générations suivantes étaient destinées à partir progressivement à 64 ans.
Si la réforme était suspendue dès à présent, comme le réclame le Parti socialiste, l’âge légal serait fixé pour tous à 62 ans et 9 mois. Alors, combien coûterait une telle réforme? Le ministère des Finances élabore plusieurs scénarios, et le ministre de l’Économie qui a démissionné, Roland Lescure, a averti : « Modifier la réforme des retraites, cela coûterait des centaines de millions en 2026 et des milliards en 2027. Je suis prêt à faire des concessions. Ce que je vous dis aussi, c’est que ces concessions ont un coût et qu’il faudra les financer. »
Toute modification de la réforme devra passer par un projet de loi
Selon les informations de France Télévisions, si l’âge de sortie est gelé à 62 ans et 9 mois, cela représenterait une dépense de 300 à 400 millions d’euros pour l’État en 2026, puis entre 1 et 1,5 milliard d’euros l’année suivante. La Cour des comptes avait aussi réalisé ses propres estimations, cette fois pour un gel à 63 ans. Le coût total serait estimé à environ 13 milliards d’euros sur l’échéance 2035.
Serait-on enclin à envisager un gel total de la réforme ? S’il était acté le recul de l’âge de départ, le texte aurait aussi introduit des ajustements concernant les carrières longues et les dispositions relatives aux femmes. Faut-il s’attendre à une révision générale de ces mesures ? Pour l’instant, rien n’est définitivement décidé. Toute modification de la réforme devra, de toute façon, passer par un projet de loi porté par un nouveau gouvernement.