Un véhicule qui s’immobilise brusquement sans raison apparente, sans que le conducteur ait actionné les freins, et ce parfois en plein milieu de l’autoroute : on parle alors de « freinages fantômes ». Ce phénomène inquiète les autorités, au point que le ministère des Transports a lancé un appel à témoignages.
Ce texte constitue une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la visionner en intégralité.
Il s’est écoulé deux années depuis que Aurélie Tormos a vécu un bouleversement majeur dans son quotidien. En pleine voie rapide, son véhicule aurait freiné sans raison apparente selon ses dires. « Nous sommes passés de 130 km/h à l’arrêt brutalement, en quelques secondes, et nous avons été heurtés par le véhicule qui arrivait derrière nous. Notre véhicule a fini sa course contre l’arrière d’un camion et, à cause du choc, mon amie a perdu la vie dans cet accident », raconte-t-elle. Condamnée pour homicide involontaire, elle affirme que le constructeur a refusé d’autoriser l’analyse de son automobile. Elle cherche à démontrer qu’elle n’est pas responsable. « J’espère que des expertises plus approfondies sur mon véhicule permettront de trancher », poursuit-elle.
Les incidents inexpliqués se multiplient
Ces dernières semaines, des enregistrements montrant des freinages inexpliqués se multiplient. Ici, une collision évitée de justesse. Là, l’angoisse d’un conducteur stoppé net. En réponse, le gouvernement invite les témoins à se manifester afin de lancer des expertises. De plus en plus de témoignages et de dossiers passent entre les mains de Me Thomas Tapieroa, avocat : « Depuis cet été, une dizaine de personnes ont pris contact. Il pourrait y avoir plusieurs centaines de personnes concernées par ce phénomène des freinages fantômes. Les cas sont extrêmement variés. Cela va de la simple frayeur à des accidents mortels.
Alors, est-on en train d’assister à l’émergence d’un nouveau scandale comparable à Takata ? Trop tôt pour trancher, mais comme pour les airbags, les États-Unis connaissent déjà ce problème. Depuis 2018, les freinages fantômes affectent des millions de véhicules. Demande de commentaire formulée en France auprès du représentant des constructeurs automobiles, qui a choisi de ne pas s’exprimer.