Porte-voix infatigable des réalités rurales, il a été désigné pour occuper le poste de ministre chargé de la Ruralité, et ce choix s’est opéré sans qu’aucune mise en garde ou avertissement préalable ne lui ait été communiqué.
Une soirée qu’il n’oubliera pas de sitôt. Michel Fournier, âgé de 75 ans, était devant son téléviseur ce dimanche 12 octobre pour prendre connaissance de la composition du gouvernement et surtout vérifier s’il ferait partie des ministres. Porte-voix inlassable des questions rurales, il a été nommé à la tête de ce portefeuille, sans avoir été prévenu au préalable.
« On avait discuté [avec Sébastien Lecornu] deux jours avant », a-t-il raconté face à la caméra de BFMTV, avant d’ajouter, sur un ton de rire, que sa femme, « très intéressée », « regardait un film sur une autre télé ». Quant à sa réaction, elle ne se résume qu’à deux mots : « Bah voilà… ». Interrogé par Vosges Matin, il persiste sur le même registre : « Je ne peux pas dire que ce soit une grande fierté (…), j’ai été plus surpris d’être maire de Voivres [dans les Vosges] que ministre ».
Né dans une famille d’agriculteurs, Michel Fournier a enchaîné les métiers: ouvrier agricole, poseur de volets roulants, puis agent des douanes, avant de devenir agent commercial puis fleuriste. À 33 ans, il s’essaie à la politique en devenant conseiller municipal d’opposition dans sa commune des Voivres, dans les Vosges. Généralement classé dans l’étiquette divers droite, mais parfois perçu comme à gauche par ses détracteurs, il affirme son indépendance politique et va jusqu’à faire apposer une plaque sur le fronton de sa mairie : « À jamais libre et non incorporable ».