Il est désormais acté que la pérennité du permis de conduire à vie pourrait être abandonnée, dans le cadre d’une décision du Parlement européen qui a approuvé l’instauration d’un examen médical à effectuer par l’ensemble des conducteurs après quinze années de conduite. Ce seuil pourrait être abaissé pour les personnes de 65 ans et plus.
Ce passage constitue une portion de la retranscription du reportage évoqué plus haut. Pour visionner l’intégralité du reportage, cliquez sur la vidéo.
Sommes-nous encore capables de prendre le volant à n’importe quel âge ? L’idée est d’instaurer une visite médicale obligatoria tous les quinze ans afin de déterminer si le permis peut être conservé ou non. Cette mesure, décidée à l’échelle européenne pour diminuer les accidents sur les routes, a été accueillie plutôt favorablement ce matin près d’Antibes, dans les Alpes-Maritimes. Pour Abdoulahman, 54 ans et cuisinier, la sécurité routière passe avant tout par une évaluation de l’état de santé : « Il faut toujours vérifier le bilan de santé pour voir si les gens sont aptes à conduire. Je pense que c’est une bonne initiative », affirme-t-il.
Catherine, 65 ans et conductrice expérimentée, est prête à passer cette visite médicale : « Il faut savoir si on est capable de conduire correctement. Et puis cela profite à tout le monde, quel que soit l’âge », réagit-elle. L’initiative concerne toutes les tranches d’âge. Cela ne dérange pas Yohan, 24 ans, même s’il ne se sent pas directement concerné par la mesure : « Ce n’est pas une mauvaise idée, car je fais souvent de longs trajets et je croise énormément de personnes. Parfois, des conducteurs âgés gagneraient à revoir leur vue ou leur audition, cela ne serait pas de trop. »
Trois ans pour mettre en œuvre la mesure
Pour l’association 40 millions d’automobilistes, cette proposition revient à remettre en cause le permis à vie, considéré comme un droit fondamental. « C’est un droit qui est acquis. Si vous enfreignez le code de la route, on vous sanctionne, on retire des points et éventuellement on peut annuler le permis, qu’il faut alors repasser. Pourquoi vouloir imposer une nouvelle règle à ceux qui respectent déjà le code ? » , interroge Me Ingrid Attal, avocate de l’association.
Mais pour Pauline Déroulède, para-athlète victime d’un accident de la route, l’argument peut être différent: un conducteur peut suivre le code tout en n’étant pas forcément apte à conduire. « Cela illustre le cas d’un chauffeur qui m’a renversée sur un trottoir parisien. C’était un conducteur modèle qui n’avait jamais eu d’accident, mais il a été victime de lui-même. Il a confondu les pédales d’accélérateur et cela peut arriver, même chez les plus responsables. Le permis de conduire n’est pas un droit absolu au prix de vies », souligne-t-elle.
Pour les conducteurs majeurs de plus de 65 ans, le délai de 15 ans pour la visite médicale pourrait être réduit. Chaque État dispose d’un délai de trois ans pour mettre en œuvre cette mesure européenne.







