Pour Porsche, le troisième trimestre 2025 se clôt sur une situation déficitaire, avec une perte qui approche le milliard d’euros, conséquence du retard pris dans sa transition électrique et d’un contexte économique morose pour Volkswagen. À l’inverse, Toyota affiche des ventes solides, soutenues par sa stratégie de production locale mise en œuvre aux États‑Unis.
Porsche et Toyota viennent d’annoncer des résultats bien différents dans un secteur particulièrement instable sur le plan commercial. Observons d’abord l’Europe et Porsche. Le constructeur allemand, réputé pour ses voitures sportives de prestige, affiche au troisième trimestre 2025 une perte avoisinant le milliard d’euros. La filiale du groupe Volkswagen doit absorber les coûts liés à sa réorientation stratégique et au retard pris dans le déploiement de ses véhicules électriques. En septembre, Porsche avait indiqué qu’elle retarderait le lancement de certains de ses modèles entièrement électriques et prolongerait la durée de vie de certaines versions à moteur à combustion et hybrides.
Ces résultats décevants pour Porsche pèsent mécaniquement sur les bénéfices de la maison-mère Volkswagen. La situation n’est pas meilleure non plus pour le vaisseau amiral, qui se voit confronté à l’atonie du marché de la voiture électrique sur le Vieux Continent. Volkswagen réadmet donc une révision à la baisse de ses prévisions de bénéfices pour l’ensemble de l’année, sans toutefois apporter de précisions pour le moment. Le groupe préfère attendre de voir comment la conjoncture va évoluer.
Toyota enregistre des ventes records
En revanche, les choses évoluent nettement différemment pour le groupe japonais Toyota. Nous entrons dans un univers bien distinct. Le premier constructeur automobile mondial annonce avoir écoulé près de huit millions de véhicules sur les neuf premiers mois de l’année 2025, ce qui représente une hausse de 5% par rapport à la même période de 2024. Des ventes historiques, malgré des marchés chinois et japonais difficiles et les tensions commerciales liées aux droits de douane instaurés par Donald Trump.
Quelle est la clef du succès de Toyota ? D’abord, même si l’on compare avec Porsche, on ne parle pas du même segment de véhicules. Mais l’explication véritable se situe ailleurs. En examinant les chiffres de plus près, on constate que Toyota a particulièrement bien performé aux États‑Unis : +14% entre janvier et septembre sur ce qui est désormais son premier débouché. Toyota s’est adapté. Plutôt que de fabriquer ses hybrides essence‑électrique au Japon, le groupe a accru sa production de 30% sur le territoire américain. Le constructeur japonais évite ainsi les droits de douane sur ses importations aux États‑Unis et peut répondre à la demande locale. Un double succès pour Toyota… et pour Donald Trump, avec son slogan « America first » : l’Amérique d’abord, avec des emplois générés sur le sol américain. Illustration parfaite de ce que Donald Trump attendait depuis longtemps.







