Le stationnement en ville devient de plus en plus coûteux. Le total des recettes issues des procès-verbaux de stationnement atteint un milliard d’euros. Nice, dans les Alpes-Maritimes, occupe la première place avec 10 millions d’euros encaissés en une année, et Paris se situe juste derrière. Comment cet argent est-il utilisé ?
Cette section reprend une partie de la retranscription du reportage évoqué ci-dessus. Pour visionner l’intégralité, lancez la vidéo.
À peine libérée, une place est aussitôt prise. À Nice (Alpes-Maritimes), les emplacements destinés au stationnement représentent une ressource précieuse tanto pour les automobilistes que pour l’administration locale. « Deux euros pour une heure et quarante minutes », raconte un habitant de la ville, qui, après une première heure gratuite, est contraint de débourser pour se garer en centre-ville. « On pourrait laisser tout l’espace gratuit, mais si l’on doit rester toute la journée, le coût devient élevé », déplore-t-il.
Ici, 14 000 emplacements sont payants, et ces dernières années, la municipalité a accru le contrôle des paiements. Chaque place est ainsi surveillée au moins une fois par jour. Un automobiliste en a fait l’expérience: « Une fois, je n’ai pas pris de ticket et j’ai reçu une amende de 25 euros. Si on ne paie pas, les montants augmentent », explique-t-il.
Des recettes publiques
Aujourd’hui, selon la commune, environ 90 % des règles de stationnement sont respectées. « Avant, je me retrouvais souvent pris au piège, maintenant je paie toujours. Parce que l’amende coûte cher », remarque une conductrice. Entre les recettes issues du stationnement et les amendes infligées aux contrevenants, la ville a collecté 17 millions d’euros en 2024, une somme qui suscite les réactions des usagers. « C’est vraiment trop cher au regard de la taxe foncière que nous recevons et que nous devons régler », juge une riveraine. Une autre avoue que l’argent issu des procès-verbaux pourrait bénéficier à la municipalité : « Si cela permet ensuite de réaliser de belles choses dans la ville, c’est sans doute positif. »
Et selon la commune, l’argent du stationnement alimente précisément les travaux dans la cinquième ville de France. Il a financé, par exemple, une partie de l’aménagement d’un tunnel à l’entrée de la cité, ainsi que la réorganisation d’un passage piétonnier. « L’automobiliste, à travers le stationnement, couvre environ 20 à 25 % du coût, le reste provient de l’argent public, c’est-à-dire des impôts », précise Gaël Nofri, adjoint au maire de Nice chargé du stationnement.
Nice se classe ainsi parmi les villes où le stationnement génère les revenus les plus élevés en France, juste derrière Paris.







