L’ancienne Première ministre, Elisabeth Borne, a, pour la première fois, laissé entrevoir cette éventualité lors d’un entretien accordé au « Parisien » mardi.
Sur le plan démocratique, cela représenterait un message d’une portée particulièrement forte, affirme Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, lors de son passage sur France Inter ce mercredi 8 octobre. La suspension de la réforme des retraites était au cœur des discussions finales à Matignon pour sortir de la crise politique, le Parti socialiste soutenant qu’il n’a reçu aucune garantie de la part de Sébastien Lecornu, tandis que la droite et une fraction des soutiens au pouvoir considèrent cela comme une ligne rouge.
La veille, Élisabeth Borne, ancienne Première ministre et actuelle ministre de l’Éducation, en situation de démission, a pour la première fois évoqué ouvertement cette éventualité, dans un entretien accordé au Parisien. « Je lui dis banco », affirme Marylise Léon, en rappelant que la CFDT réclame cette suspension depuis des mois.
Selon elle, la réforme des retraites constitue une blessure démocratique d’une intensité majeure. Entendre des responsables politiques assumer leurs responsabilités et déclarer qu’il faut écouter les citoyens et ajuster certains axes est, pour elle, d’une importance considérable. Cela montre qu’il existe une voie de compromis envisageable.
Ce mercredi matin sur France Inter, Roland Lescure, ministre de l’Économie ayant annoncé sa démission, a soutenu que toute modification de la réforme des retraites coûterait des centaines de millions d’euros en 2026 et des milliards en 2027. La dirigeante de la CFDT réclame une transparence sur ces chiffres. Et par comparaison au coût d’une dissolution évalué par l’OFCE à 15 milliards, elle est convaincue que cette dépense serait acceptable pour assurer une stabilité politique. Elle affirme que l’on peut se permettre cette suspension. Cela pourrait aussi ouvrir un vrai débat de qualité sur ce sujet, qui n’a jamais été véritablement discuté à l’Assemblée nationale.