Selon l’ONG européenne Transport & Environnement, qui publie une étude ce jeudi, il subsiste un écart entre les résultats des tests théoriques et l’utilisation réelle de ces voitures.
La théorie se heurte parfois à la réalité du terrain. Les véhicules hybrides rechargeables ne seraient pas aussi respectueux de l’environnement ni aussi économiques qu’on le croit. Une étude publiée le jeudi 16 octobre par Transport & Environnement montre que ces modèles émettraient davantage de pollution et consommeraient plus de carburant que ce que les constructeurs annoncent, en raison d’un décalage entre les scénarios de test et leur utilisation réelle.
« Les hybrides rechargeables ne tiennent pas leurs promesses. Leur dépense en carburant est nettement supérieure à celle mesurée par les essais officiels », résume d’emblée Bastien Gebel, responsable de la décarbonation de l’industrie automobile au sein de Transport & Environnement. En France, 72 500 hybrides rechargeables neuves ont été vendues depuis le début de l’année, ce qui représente environ 6 % des ventes globales.
Grâce à des capteurs installés sur 800 000 véhicules, l’ONG a pu évaluer la consommation réelle de ces voitures. Résultat: en moyenne, près de six litres de carburant consommés tous les 100 kilomètres, soit environ quatre fois ce qui est promis lors de l’achat. Sur le budget du conducteur, cela équivaut à environ 500 euros de carburant supplémentaires each année.
Le comportement des automobilistes (aussi) en cause
« Ces voitures ne sont pas conçues pour rouler en continu en mode électrique », résume le responsable de l’ONG. « Dès qu’on accélère, qu’on sort d’un virage ou qu’on grimpe une côte, le moteur thermique prend rapidement le relais et sature la consommation de carburant fossile », explique-t-il.
« Le moteur électrique manque de puissance »
À cela s’ajoute le comportement des conducteurs, qui n’adoptent pas toujours les bons réflexes: « Certains roulent avec une petite batterie et ne prennent pas la peine de la recharger, ce qui les pousse à utiliser essentiellement le moteur thermique », constate Bastien Gebel.
Au final, ces hybrides rechargeables, présentés comme particulièrement respectueux de l’environnement, ne parviennent à réduire la pollution que d’environ 20 % par rapport à un équivalent à motorisation thermique.