Ce dimanche, Jean-Luc Mélenchon a accusé le Parti socialiste d’avoir basculé d’alliance, tandis que le PS s’emploie à dégager des compromis autour du budget, qui est en ce moment à l’étude à l’Assemblée nationale.
« Aucun accord n’existe entre le gouvernement et les socialistes » sur le budget 2026, affirme lundi 3 novembre sur France Inter le premier secrétaire du PS, Olivier Faure. Dimanche, le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, avait accusé les socialistes d’avoir « changé d’alliance » et d’avoir rejoint « l’alliance avec [Gabriel] Attal », secrétaire général du parti présidentiel Renaissance, alors que les socialistes cherchent des compromis avec l’équipe gouvernementale pour infléchir le texte budgétaire.
« Je n’ai pas connaissance de ce dont il parle », réplique Faure, et il rappelle que « tout le monde ici sait qu’il n’existe aucun accord entre le gouvernement et les socialistes ». Le PS, en revanche, poursuit une recherche de « compromis, de passerelles », explique-t-il. À ce sujet, le premier secrétaire estime qu’« oui », il est possible d’aboutir à l’adoption du budget avant la fin de l’année. « Nous sommes sur une voie de passage étroite, mais elle existe », affirme-t-il.
Il ajoute vouloir « veiller à ce que toutes les mesures problématiques encore présentes dans le projet de budget et dans le financement de la Sécurité sociale soient effacées ». « Pour l’instant, nous n’y sommes pas encore. Mais je pense que c’est réalisable et je constate que nous avons déjà obtenu un ensemble de recettes permettant d’amortir une partie de ces mesures et je sais aussi qu’il existe une trajectoire du déficit qui peut être corrigée », soutient-il. « Ce n’est pas parce que, pour l’instant, nous ne sommes pas satisfaits qu’il n’existe pas une voie », insiste-t-il. L’un des axes sur lesquels les socialistes travaillent est celui de « l’année blanche » pour l’ensemble des prestations sociales. « Nous sommes en train de la démanteler progressivement », déclare le premier secrétaire.
Le récit n’est pas clos
Olivier Faure refuse toutefois de se prononcer sur une censure du gouvernement si des compromis ne sont pas trouvés. « Si nous n’obtenons pas gain de cause, nous commencerions d’abord par voter contre ce projet de budget. Et si nous votons contre, ce budget ne passera pas puisqu’il faut l’abstention des socialistes, des écologistes et des communistes pour qu’il passe. Donc l’histoire n’est pas terminée, mais c’est au gouvernement et à sa majorité très relative de prendre conscience du fait qu’ils ne peuvent pas s’imposer comme les années précédentes. »
Quoi qu’il en soit, si des compromis sont trouvés, « ce sera un budget qui ne sera ni socialiste ni celui de Sébastien Lecornu », prévient Olivier Faure, « parce que nous n’avons pas de majorité absolue et ils n’ont pas de majorité absolue, ce qui suppose forcément d’être dans une forme de budget d’attente, et nous verrons en 2027 qui l’emportera à l’élection présidentielle et à ce moment-là, il y aura peut-être une majorité qui se dégagera et qui permettra d’aller plus loin ».







