Un ensemble de mesures fiscales récemment envisagées vise à accroître les revenus disponibles des salariés, tout en imposant une charge plus lourde sur les revenus élevés et sur les grandes entreprises. Le texte, encore en cours de délibération, suscite à la fois de l’enthousiasme et des inquiétudes dans différents secteurs de l’économie.
Ce passage est tiré d’un extrait de la retranscription du reportage ci-après. Cliquez sur la vidéo pour le visionner en entier.
Dans un établissement de restauration, la majorité des employés enchaînent des heures supplémentaires. Pour Stéphane Rivière, chef de partie, la défiscalisation totale de ces heures représente une évolution favorable pour son pouvoir d’achat. Il explique :« Si nos revenus augmentent, notre consommation augmente aussi, ce qui permet d’effectuer davantage de sorties, de s’offrir un petit restaurant, pourquoi pas, cela change les choses. Un jour, on se reposera et on mettra les pieds sous la table. »
Autre bonne nouvelle pour Sarah El Genany, serveuse à mi-temps : les pourboires continueront d’être défiscalisés.« Pour une fois, ils ont réfléchi un peu. Ils ont ouvert leur esprit. C’est très bien. Bravo à eux. Voilà tout ce que je peux dire pour l’instant, » se réjouit-elle.
Plus d’argent dans le porte-monnaie et des impôts qui n’augmenteront pas pour 200 000 foyers. Le gel du barème de l’impôt a été rejeté. Mossi Barre, chef de partie, se sent rassuré par cette perspective :« Il suffit d’une légère augmentation pour qu’on passe à une autre tranche et donc qu’on paie beaucoup plus. C’est plus à payer et ce n’est pas toujours facile. »
Des gagnants… et des perdants
À ce stade des discussions à l’Assemblée, il y a donc des bénéficiaires, mais aussi des perdants, surtout parmi les plus fortunés. La prolongation de la contribution différentielle sur les hauts revenus et la création de l’impôt sur la fortune improductive touchent les grandes entreprises, particulièrement les grands groupes, avec la taxe sur les holdings et le doublement de la taxe sur les GAFAM comme Google, Apple ou Amazon.
Alexandre Saubot, dirigeant d’une société de 2000 salariés, déplore ces choix :« Les discussions sur le budget ne sont pas terminées, mais si l’on se base sur l’état des discussions aujourd’hui, s’ils étaient adoptés tels quels, ce serait une très mauvaise nouvelle pour l’économie française et en particulier son industrie. »
Une fiscalité qui inquiète
Cette fiscalité alourdie inquiète même certains petits patrons. Gilles Duault, PDG du confiseur Kubli, s’interroge : « Est-ce que cela ne va pas décourager certains entrepreneurs d’investir en France ou de rester en France ? Donc là, je suis assez dubitatif. »
Ces mesures doivent encore être adoptées par les sénateurs avant un vote final à l’Assemblée, prévu au plus tard fin décembre.







