Ce jeudi, les ministres en charge de l’Intérieur et de la Justice se rendent à Marseille pour rencontrer un éventail d’acteurs impliqués dans la lutte contre le narcotrafic.
Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a déclaré jeudi 20 novembre que la menace que représente le narcotrafic en France est, au minimum, équivalente à celle du terrorisme, en déplacement à Marseille, ville encore choquée par l’assassinat de Mehdi Kessaci.
Aux côtés de son homologue de l’Intérieur, Laurent Nuñez, le garde des Sceaux s’est rendu à la préfecture de police pour une réunion réunissant l’ensemble des hauts magistrats et les responsables chargés de la sécurité des Bouches-du-Rhône, afin de faire le point sur les réseaux de drogue qui opèrent dans la deuxième ville du pays, notamment la DZ Mafia.
« Ce qui se passe au niveau de la DZ Mafia touche au moins une dizaine d’autres départements, notamment du sud de la France », a insisté Darmanin. « Nous menons d’autres filières criminelles que nous combattons avec la plus grande détermination, et j’espère que, grâce aux moyens prévus par la loi anti-narcotrafic (…), cela permettra de répondre à une menace qui fait de nombreuses victimes et qui est au moins équivalente à celle du terrorisme sur le territoire national », a-t-il ajouté.
De nouveaux renforts promis pour Marseille
Le ministre a indiqué que les autorités progressent avec difficulté dans une bataille extrêmement ardue contre une organisation qui gèrerait probablement entre cinq et six milliards d’euros en argent liquide. En évoquant la DZ Mafia, le ministre de la Justice a précisé que, sur les trente personnes qui dirigent ce réseau polyvalent, la quasi-totalité d’entre elles, 27 en tout, sont détenues dans les prisons françaises. Il a précisé que 21 se trouvaient à la maison de sécurité de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), tandis que quelques autres allaient être transférées dans des quartiers haute sécurité qui n’existaient pas auparavant.
Gérald Darmanin a promis de nouveaux renforts pour Marseille, notamment des magistrats et des greffiers, sans donner de chiffres. « Il faut aussi lutter contre la corruption, qui touche les services d’enquête, et potentiellement les tribunaux », a-t-il averti, évoquant « une dizaine d’enquêtes ouvertes pour des agents qui auraient été corrompus et qui transmettraient des informations aux organisations criminelles ».
L’assassinat, en plein jour, de Mehdi Kessaci il y a une semaine a plongé Marseille dans l’effroi. La justice étudie la piste d’« un crime d’intimidation » visant son frère Amine Kessaci, militant écologiste engagé dans la lutte contre le narcotrafic. « On a bien conscience qu’il faut faire beaucoup plus », a reconnu de son côté le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, estimant que le meurtre de Mehdi Kessaci est « un crime visant à faire peur et à atteindre, en quelque sorte, la République et l’État ».







