La ministre de l’Action et des Comptes publics affirme que le gouvernement envisage de suspendre la réforme, mais précise que cela ne peut se faire que si le budget est voté.
On peut parler d’une fracture démocratique liée à ce texte de réforme des retraites, laquelle entrave le débat public, affirme Amélie de Montchalin, ministre chargée de l’Action et des Comptes publics, lors de l’émission Questions politiques ce dimanche 26 octobre, sur France Inter, franceinfoTV et Le Monde. Elle justifie la décision du gouvernement de mettre la réforme en pause, alors que Gérard Larcher soutient dans Le Parisien que le Sénat rétablira la réforme des retraites si l’Assemblée décide de la suspendre.
« J’ai une information exclusive pour vous : Gérard Larcher n’est pas au gouvernement », s’amuse la ministre, ajoutant que la décision prise par Sébastien Lecornu de mettre en pause la réforme des retraites jusqu’à l’élection présidentielle ne relève pas d’une conviction personnelle, mais d’une conviction démocratique.
« Le gouvernement propose cette suspension, mais il faut que le budget soit voté », précise Amélie de Montchalin. « Le gouvernement n’a pas le pouvoir d’imposer une décision sans vote », insiste-t-elle. Si la majorité au Sénat retire la proposition du gouvernement, « cela reviendra à l’Assemblée », précise-t-elle, avant une éventuelle commission mixte paritaire réunissant les deux chambres.
« Ce que nous savons, en revanche, c’est que l’Assemblée compte une majorité de députés qui souhaitent, par souci de stabilité pour le pays, que cette suspension soit financée et qu’en parallèle on voie s’il est possible d’élaborer un nouveau système de retraite », affirme-t-elle.
« Pas d’accord, pas de manigance »
Plus généralement sur le volet budgétaire, la ministre critique l’attitude du Rassemblement national et de La France insoumise, qui cherchent à déstabiliser l’entente en insinuant que le budget serait adopté par ordonnances, alors que le Gouvernement affirme le contraire. « Il n’y a pas de magouille, il n’y a pas de combines », martèle-t-elle dans l’hémicycle.
« Il n’existe pas d’accord global, il n’y a pas de pacte de non-dénigrement, et il n’y a pas d’alliance formelle avec les socialistes », assure également la ministre, alors que l’exécutif est mis en cause à l’Assemblée au sujet d’un éventuel arrangement avec le PS. « Il y a néanmoins des thèmes sur lesquels nous cherchons des compromis », ajoute-t-elle, alors que le secrétaire général des socialistes, Olivier Faure, a déclaré dimanche sur LCI que le rejet de la taxe Zucman, ou d’une version amendée de celle-ci, durant les échanges à l’Assemblée serait un casus belli.

		





