La section consacrée aux recettes du budget 2026 a été rejetée dans son ensemble, après un débat qui a duré environ 125 heures. En conséquence, l’intégralité du document initial présenté par le gouvernement est transmis au Sénat, qui en assurera l’examen la semaine prochaine. Désormais, quelles options restent envisageables ? Voici quelques éléments de réponse.
Cette section est tirée d’une portion de la retranscription du reportage évoqué ci-dessus. Pour le visionner en intégralité, appuyez sur la vidéo.
Pour la première fois dans l’histoire de la Ve République, l’Assemblée nationale a rejeté le budget, dans la nuit du vendredi 21 au samedi 22 novembre, avec un seul vote en faveur et 404 contre. Après quatre semaines de débats et 125 heures de discussion, la France demeure bloquée. De la gauche à l’extrême droite en passant par le camp présidentiel, la quasi-totalité des députés s’est opposée ou est restée abstinée sur la partie recettes du projet de loi de finances.
Faut-il désormais tout reprendre à zéro ? Oui. Le texte budgétaire est renvoyé à l’examen au Sénat, mais dans sa version d’origine. Comme si les 2 246 amendements examinés n’avaient jamais existé. Conséquence, les mesures ajoutées, comme la taxe sur les multinationales, ne se trouvent plus dans le texte. En revanche, les mesures retirées, telles que le gel du barème de l’impôt sur le revenu, font leur retour. « On a bossé pendant des semaines », s’emporte un parlementaire centriste; « que rien n’en sorte, c’est dramatique ! »
Mais avec le temps nécessaire pour examiner le texte au Sénat, puis pour une seconde lecture à l’Assemblée, aura-t-on un budget avant la fin de l’année ? Pour le président (LFI) de la Commission des Finances, Éric Coquerel, le scénario paraît extrêmement peu probable. « Comment le gouvernement va-t-il s’en sortir ? Avec une loi spéciale, c’est-à-dire remettre au goût du jour le budget de l’an dernier en attendant que députés et sénateurs s’accordent ? Éventuellement, l’année prochaine, à mon avis, cela semble être l’option la plus plausible », a-t-il déclaré dans l’émission 4V.
Le Premier ministre écarte pour le moment l’hypothèse d’une loi spéciale, mais en coulisses, elle est bel et bien envisagée. « Le gouvernement prépare déjà les dates », glisse un fin connaisseur du dossier. « Cela pourrait tomber entre le 19 et le 23 décembre. » L’exécutif présenterait alors un nouveau budget. Cette fois, il pourrait ne plus exclure l’utilisation du 49.3 malgré sa promesse. Certains pensent qu’à un mois des municipales, il sera difficile pour les socialistes de mettre à exécution leur menace de faire tomber le gouvernement.







