Les associations Amis de la Terre France, Oxfam France et Notre Affaire à Tous exhortent l’institution financière à honorer ses engagements en lien avec la lutte contre le réchauffement climatique. Elles estiment que l’établissement bancaire doit se conformer à ses engagements de lutte contre le changement climatique. Ces associations considèrent que l’institution financière doit s’impliquer dans la lutte contre le réchauffement climatique et prendre des mesures à cet effet. Elles souhaitent que l’établissement bancaire s’engage à respecter ses engagements en matière de lutte contre le changement climatique.
La banque BNP Paribas est assignée en justice par les Amis de la Terre France, Oxfam France et Notre Affaire à Tous. Ces trois ONG de défense de l’environnement dénoncent le soutien financier du groupe bancaire français à de nouveaux projets de développement des énergies fossiles, ce qui représente le premier contentieux climatique au monde visant une banque commerciale.
Ces associations accusent BNP Paribas de ne pas respecter la loi sur le devoir de vigilance des multinationales, promulguée en 2017. Ce texte oblige certaines multinationales à prévenir les atteintes graves envers les droits humains, la santé et la sécurité des personnes ainsi que l’environnement, en lien avec leurs activités. Selon Justine Ripoll, responsable de campagnes pour Notre Affaire à Tous, le secteur financier a une responsabilité énorme dans notre capacité collective à respecter ou non l’accord de Paris, le texte visant à limiter la hausse des températures globales sous un seuil au-delà duquel catastrophes et pénuries deviendraient monnaie courante.
Les ONG font valoir que BNP Paribas est le premier financeur européen et cinquième mondial du développement des énergies fossiles entre 2016 et 2021, et que, selon un rapport publié en 2021 par l’Agence internationale de l’énergie (AIE), atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 et respecter l’accord de Paris n’est possible qu’à condition de ne lancer aucun nouveau projet d’exploitation d’énergies fossiles.
Elles exigent que la banque cesse tout soutien à l’expansion des énergies fossiles et aligne véritablement ses activités pour limiter le réchauffement global à 1,5°C, en conformité avec les objectifs de l’accord de Paris. Selon Alexandre Poidatz, responsable de plaidoyer chez Oxfam France, BNP Paribas continue de faire des nouveaux chèques en blanc aux plus grandes entreprises d’énergies fossiles, sans condition de transition hors des pétrole et gaz.
En avril 2021, BNP Paribas a rejoint la Net Zero Banking Alliance (NZBA), un programme initié par l’ONU dans le cadre de la COP26 de Glasgow pour inciter les banques à prendre part à la sortie des énergies fossiles. La banque défendait alors ses ambitions en la matière, se présentant comme l’une des grandes banques mondiales ayant les objectifs les plus ambitieux de réduction des financements du pétrole. Sur son site, BNP Paribas s’engage à réduire de 25% (comparé à 2020) son exposition à la production de pétrole d’ici à 2025.
Mais pour les associations, ces annonces, ainsi que la réponse officielle faite aux avocats des ONG, sont encore largement insuffisantes et ne répondent en rien aux demandes formulées dans la mise en demeure. La banque n’exige pas de ses clients qu’ils aient un plan de sortie physique et sans nouveaux projets de pétrole et de gaz, alors qu’elle s’était engagée en 2020 à le faire pour le secteur du charbon. Elle souligne même dans ses annonces son intention de miser sur les nouvelles infrastructures et centrales à gaz.