Un juge travaillant sur l’affaire froide a exhorté les agents à rester attentifs aux signes de l’arme utilisée
Les enquêteurs travaillant sur l’affaire de 2012 d’un quadruple homicide impliquant trois membres d’une famille britannique près de la ville française de Chevaline, près d’Annecy, ont été invités à se concentrer sur l’arme de la scène du crime.
Un juge a demandé aux enquêteurs d’être particulièrement vigilants sur le plomb de l’arme après la transmission de l’affaire au centre national des affaires froides de Nanterre. Cela vient après 10 ans d’enquête sur les meurtres mystérieux avec peu de réponses à venir.
Il est désormais révélé que la juge en charge du dossier, Sabine Khéris, a adressé l’an dernier une note à tous les services de police et de gendarmerie pour qu’ils portent une attention particulière à la recherche de traces de l’arme de scène de crime.
Elle l’a décrit comme un « rappel » de prêter attention à toute arme trouvée qui semble similaire à celle qui aurait été utilisée par le ou les tueurs. Toutes les petites annonces vendant des armes de ce type sont également à signaler, a-t-elle précisé.
L’arme est l’une des pistes d’enquête les plus prometteuses de l’affaire, qui a déconcerté les enquêteurs depuis qu’elle s’est produite il y a plus de 10 ans.
Un fragment de crosse de fusil a été retrouvé sur place. Après analyse, il s’est avéré qu’il s’agissait d’un Luger P06/29, dont il existe environ 6 000 correspondances possibles.
Le quadruple homicide s’est produit le 5 septembre 2012, au bord d’un chemin forestier en bordure de la commune de Chevaline (Haute-Savoie, Auvergne-Rhône-Alpes).
La famille al-Hilli était originaire du Surrey en Angleterre, et trois membres de la même famille ont été retrouvés abattus dans une voiture, ainsi qu’un homme local, Sylvain Mollier, qui faisait une balade à vélo. Seules les deux petites filles de la famille, âgées de quatre et sept ans, se sont échappées.
Les victimes auraient été abattues par un ancien modèle de fusil semi-automatique, un Luger P06/29.
On ne sait toujours pas pourquoi la famille a été ciblée, ni comment (ou si) M. Mollier était lié. La famille était en vacances, séjournant dans un camping voisin.
Plusieurs pistes ont émergé au fil des ans, notamment une suggestion selon laquelle M. al-Hilli et son frère s’étaient disputés au sujet de l’argent avant les meurtres, une mystérieuse coïncidence du décès de l’ex-mari de sa femme le même jour et un motocycliste vu près de la scène de crime.
Cependant, aucune piste n’a conduit à une percée définitive, et toutes ont été écartées faute de preuves.
En 2020, un corps brûlé a été retrouvé à quelques centaines de mètres du lieu du crime de 2012, bien que les enquêteurs aient déclaré soupçonner un suicide, sans lien évident avec les meurtres antérieurs.