Au cours de sa visite officielle au Gabon hier, le chef de l’État français a exprimé sa volonté de réviser et de réajuster le dispositif militaire mis en place dans la région, en tenant compte des besoins spécifiques des pays qui collaborent avec la France. Cette déclaration du président intervient dans un contexte où plusieurs pays africains dont le Gabon, accueillent des troupes françaises pour lutter contre les groupes terroristes actifs dans la région. L’adaptation du dispositif militaire devrait ainsi permettre à la France de mieux s’adapter aux nouvelles exigences et aux défis sécuritaires actuels en Afrique.
Emmanuel Macron a assuré lors de son déplacement à Libreville au Gabon, le 2 mars dernier, que la réorganisation du dispositif militaire français en Afrique n’était ni un retrait ni un désengagement. Il a déclaré qu’il s’agissait plutôt d’adapter ce dispositif en redéfinissant les besoins des pays partenaires et en offrant plus de coopération et de formation. Deux jours avant le début de sa tournée en Afrique, le président français avait déjà annoncé une diminution visible des effectifs militaires français sur le continent dans les prochains mois, en se concentrant notamment sur la lutte contre le jihadisme au Sahel. Cette évolution s’accompagnera d’une montée en puissance des bases militaires de partenaires africains et d’un effort accru de la France en matière de formation et d’équipement.
La France déploie actuellement plus de 4000 militaires dans la région, notamment au Niger et au Tchad. Toutefois, depuis août 2022, l’armée française a été poussée hors du Mali et du Burkina Faso par les juntes au pouvoir dans ces deux pays. Le Burkina Faso a également dénoncé un accord d’assistance militaire signé avec la France en 1961 au lendemain de l’indépendance du pays.
Emmanuel Macron a appelé à la fin du « pré carré » français en Afrique de l’Ouest et a promis de nouveaux partenariats sur le continent. « Cet âge de la Françafrique est bien révolu et j’ai parfois le sentiment que les mentalités n’évoluent pas au même rythme que nous quand je lis, j’entends, je vois qu’on prête encore à la France des intentions qu’elle n’a pas, qu’elle n’a plus », a-t-il déclaré devant la communauté française au Gabon.