Il s’agit de la première occurrence où une personne suggérée par l’Elysée pour diriger une entité publique se voit refusée depuis l’instauration de cette procédure en 2008 dans l’article 13 de la Constitution.
La nomination du maire LR de Charleville-Mézières, Boris Ravignon, à la tête de l’Ademe, l’Agence de la transition écologique, a été rejetée par le Parlement. Cette décision est due à sa volonté de cumuler plusieurs fonctions. Il s’agit de la première fois qu’une candidature proposée par l’Élysée, à l’Ademe ou ailleurs, est refusée depuis l’introduction de cette procédure en 2008 dans l’article 13 de la Constitution. Au total, 57 députés et sénateurs ont voté contre et 32 pour, ce qui signifie que plus des trois cinquièmes des élus ont rejeté cette candidature, soit le quota nécessaire selon la Constitution pour s’opposer à une nomination proposée par le président de la République.
Lors des débats du matin, les députés et sénateurs ont reproché à Boris Ravignon son refus de démissionner de son mandat de maire à la suite de sa première nomination à l’Ademe. L’agence est chargée de la mise en œuvre des politiques publiques dans les domaines du climat et de l’énergie, et conseille les entreprises et les institutions sur leurs transitions écologiques.
Boris Ravignon et Emmanuel Macron, tous deux énarques de la même génération, ont travaillé ensemble à l’Inspection générale des Finances à Bercy en 2004-2005, avant que Boris Ravignon ne rejoigne Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur et candidat à la présidentielle de 2007. Boris Ravignon a participé au Grenelle de l’environnement et est maire de Charleville-Mézières depuis 2014.