Un tour d’horizon des dernières nouvelles concernant les réformes controversées des retraites en France
Quelle a été la participation aux marches du 1er mai en France ?
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Un nombre record de manifestants sont descendus dans la rue pour marquer ce qui est un jour férié en France, la fête du Travail.
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C’est traditionnellement une célébration des travailleurs français et des progrès accomplis dans la protection de leurs droits
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Mais cette année, les syndicats ont appelé les manifestants à montrer leur opposition aux réformes controversées des retraites du gouvernement, qui verront l’âge minimum de la retraite relevé de 62 à 64 ans.
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Lorsqu’il s’agit de documenter le nombre de personnes ayant participé à de telles manifestations, il y a normalement une grande différence entre les autorités et les syndicats.
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Mais même en se fiant aux chiffres du ministère français de l’Intérieur, lundi a vu la deuxième plus forte participation au 1er mai jamais enregistrée depuis 2002, avec 782 000 participants aux marches.
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Les syndicats évaluent cependant le nombre à 2,3 millions, le plus élevé jamais enregistré de leur côté pour le 1er mai.
Ce qui s’est passé?
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Les marches ont été entachées par la violence des manifestants et de la police, notamment à Paris, Lyon et Nantes.
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Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré mardi 2 mai que 406 policiers ou gendarmes avaient été blessés dans les violences.
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Il s’agissait notamment d’un policier qui a été brûlé au visage par un cocktail Molotov à Paris.
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Darmanin a ajouté que 61 manifestants avaient été blessés.
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Au total, 540 personnes ont été interpellées dans toute la France, dont 305 à Paris.
Quelle a été la réaction ?
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« Tout le monde devrait condamner la violence inacceptable contre la police », a déclaré Darmanin. « [There is] trop de silence devant des images aussi terribles.
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« Les scènes de violence [at the protests]… sont inacceptables », a déclaré la Première ministre Élisabeth Borne. « Soutien à nos forces de l’ordre. »
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L’homme politique de gauche Jean-Luc Mélenchon et de nombreux députés de son parti (La France Insoumise) étaient présents aux manifestations parisiennes, où il a prononcé un discours devant le cortège, culminant en un chant de « A bas la mauvaise République ».
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« Je condamne toutes les violences [from yesterday] et j’espère que M. Darminan fera de même pour les manifestants blessés [as for injured police officers]», a déclaré le député de gauche Alexis Corbière.
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La politicienne d’extrême droite Marine Le Pen a déclaré que le président Emmanuel Macron était « coupé de la réalité » et dans un « bras de fer permanent avec les citoyens français », notamment à propos de la réforme.
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Des dirigeants syndicaux, comme Sophie Binet de la CGT (Confédération Générale du Travail), deuxième syndicat français, ont déclaré qu’ils continueraient le combat après le 1er mai. « Nous savons que nous pouvons gagner », a-t-elle déclaré aux journalistes à Paris.
Y aura-t-il d’autres grèves nationales ?
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Les syndicats français ont annoncé mardi 2 mai que la prochaine journée nationale d’action serait le mardi 6 juin.
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Certains secteurs agissent cependant par eux-mêmes, notamment les travailleurs de l’énergie qui ont menacé de couper l’électricité lors de grands événements culturels en mai.
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Jusqu’à présent et malgré l’annonce de mardi, les deux plus grands syndicats français, la modérée CFDT (Confédération française démocratique du travail) et la plus radicale CGT, étaient largement d’accord sur l’action proposée, même si celle-ci pourrait toucher à sa fin.
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Laurent Berger, chef de la CFDT (mais pas pour très longtemps) dit qu’il acceptera l’offre du Premier ministre d’une réunion la semaine prochaine dans le cadre des « 100 jours d’apaisement » du gouvernement envers les travailleurs français mécontents des réformes.
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De son côté, Mme Binet n’a pas encore accepté l’invitation, indiquant le premier signe d’une rupture et de potentiels problèmes d’intersyndicale.
Que se passe-t-il ensuite ?
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la plus haute autorité constitutionnelle de France, le Conseil constitutionnelse prononcera mercredi 3 mai sur une deuxième demande d’organisation d’un référendum sur les réformes
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Une motion contre le relèvement de l’âge de la retraite à 64 ans sera discutée et votée au parlement le 8 juin
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La fête nationale française du 14 juillet verra la fin des « 100 jours d’apaisement » du gouvernement.
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Les domaines de réforme déjà approuvés par le Conseil constitutionnel – y compris le relèvement de l’âge de la retraite – entrera en vigueur le 1er septembre.