Un tribunal a déclaré que les 17 millions de vaches françaises ne sont « pas favorables au climat » et que les émissions de méthane doivent baisser
La France doit réduire son nombre de vaches pour respecter ses engagements en matière de changement climatique, a déclaré la Cour des comptes dans un nouveau rapport.
Les 17 millions de vaches du pays représentent 11,8% des émissions de gaz à effet de serre du pays, a déclaré le tribunal. La France est le plus grand producteur de bœuf en Europe et le deuxième producteur laitier du bloc (juste après l’Allemagne).
En 2020, il y avait 91 123 exploitations ou producteurs spécialisés dans les produits d’origine bovine, dont les produits laitiers et la viande, occupant 32,7% de la surface agricole du pays, selon le tribunal a ditrappelant qu’avec 4,3 milliards d’euros d’aides chaque année, l’industrie est le secteur agricole le plus subventionné de France.
Mais en sa décision, le tribunal écrit : « L’état de l’élevage bovin n’est pas favorable au climat. Malgré d’autres efforts pour réduire les gaz à effet de serre, comme le stockage de carbone dans le sol, dans l’ensemble, les émissions de gaz à effet de serre restent très élevées.
Les bovins provoquent principalement des émissions de gaz à effet de serre dues au méthane contenu dans les déjections animales. Cela représente 45% des émissions du bétail en France, « comparable à celle de la construction résidentielle » dans le pays, a-t-il précisé.
La Cour des comptes rapportpublié lundi 22 mai, est intervenu alors que la Première ministre Élisabeth Borne, séparément, a dévoilé un nouveau plan d’action gouvernemental pour réduire les émissions de gaz à effet de serre dans les principaux secteurs économiques, en particulier dans le secteur agricole.
« Réduction significative du troupeau »
Le tribunal a demandé au ministère de l’Agriculture de « définir et rendre publique » sa stratégie « de réduction des émissions de méthane…[which] nécessite nécessairement une réduction importante du troupeau ».
Le tribunal a admis que le ministère avait déjà communiqué ses objectifs de réduire le nombre de vaches en France de 17 millions aujourd’hui à 15 millions en 2035 et 13,5 millions en 2050.
Le nombre de bovins a déjà chuté de 10% au cours des six dernières années, a noté le tribunal, mais a déclaré que cela « n’a pas été fait en raison d’un véritable programme de l’État, et se produit également au détriment des agriculteurs ».
Limite hebdomadaire de consommation de boeuf
Le tribunal a déclaré que la réduction du nombre de vaches n’aurait pas d’impact négatif sur la « souveraineté » de la France en matière de production de viande, tant que le public respecte les recommandations sanitaires de ne pas manger plus de 500 g par semaine. Actuellement, cependant, environ 28 % des adultes dépassent cette limite.
Le tribunal a également recommandé au ministère de l’Agriculture d’indemniser les « agriculteurs en difficulté » afin qu’ils puissent « se tourner vers d’autres systèmes de production ou changer d’orientation professionnelle » au cas où ils ne pourraient plus tirer profit de l’élevage bovin.
Plans écologiques pour les secteurs économiques
Les appels à moins de vaches surviennent alors que le gouvernement a annoncé des plans pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et les causes du changement climatique dans les secteurs économiques clés.
Le plan détaille des objectifs à l’horizon 2030. Il visera à mettre la France en conformité avec les objectifs européens, et à réduire ses émissions de 50 % par rapport à 1990. Il vise à atteindre l’équivalent de 270 millions de tonnes de CO2 par an, contre 408 millions en 2022.
En comparaison, la France n’a réduit ses émissions que de 25 % jusqu’à présent.
Les idées proposées doivent encore être discutées par les chefs d’entreprise et au Parlement. Beaucoup d’entre eux reposent sur l’utilisation de véhicules électriques et l’électrification de la logistique, des transports et des infrastructures. Il comprend également des mesures visant à réduire les chaudières à combustible carbonique.