Un nouveau rapport montre que la violence et l’agression contre les travailleurs de la santé ont augmenté de 23% l’année dernière
Les attaques contre le personnel soignant en France sont à leur plus haut niveau depuis près de 20 ans, un nouveau rapport a revendiqué.
Il y a eu 1 244 incidents de violence et d’agression enregistrés l’année dernière, selon le Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom).
C’est une augmentation de 23% par rapport à l’année précédente et le nombre le plus élevé depuis que le conseil a commencé à enregistrer en 2003.
Il survient dans la semaine qu’une infirmière de 38 ans est décédée après avoir été poignardée dans un hôpital de Reims, lundi 22 mai. L’agresseur était un homme de 59 ans qui souffrait de graves troubles psychiatriques. Il a également poignardé une secrétaire médicale de 56 ans, qui a ensuite pu quitter l’hôpital.
Les médecins sont les plus susceptibles d’être victimes d’agression
Le rapport du Cnom sur les violences envers le personnel soignant est publié chaque année, en partenariat avec l’agence de sondage Ipsos.
Il a déclaré que les médecins généralistes sont les plus susceptibles d’être victimes d’agressions, qu’elles soient physiques ou verbales, représentant 71% des cas, bien qu’ils ne représentent que 43% du personnel médical du pays.
Jean-Jacques Avrane, à l’observatoire de la sécurité des médecins du Cnom, dit Capital: « Peut-être que les difficultés d’accès aux soins, et les délais d’attente, pourraient expliquer cela. »
« Le principal type d’agression est verbal, comme les menaces venant du patient ou de ses amis ou des membres de sa famille. »
Les principales raisons des incidents comprenaient :
- Désaccords sur un plan de traitement (37%)
- Refus d’une ordonnance (17 %)
- Tentative de falsification d’un document (11%)
- Temps d’attente excessif (8%)
- Vol (9 %)
Les chiffres montrent que bien que 71% des médecins généralistes aient soumis un rapport, seuls 31% l’ont mené à l’étape finale de dépôt d’un dossier de plainte officiel.
« Désertification médicale »
Le problème est devenu particulièrement aigu dans les zones qui connaissent la « désertification médicale », les chiffres le montrent, bien que certains départements soient plus sujets aux incidents que d’autres.
Un désert médical est une zone dans laquelle les patients ont du mal à consulter régulièrement un médecin généraliste, que ce soit parce qu’ils ne peuvent pas obtenir de rendez-vous, qu’il n’y a pas assez de médecins ou qu’ils habitent trop loin du cabinet médical le plus proche.
Le gouvernement définit le terme spécifiquement comme un domaine dans lequel les patients ont accès à moins de 2,5 consultations avec un médecin généraliste local par an en moyenne.
Les départements avec les incidents les plus signalés en 2022 étaient:
- Nord : 191 (contre 139 en 2021)
- Bouches-du-Rhône : 98 (79)
- Loire : 62 (37)
- Gironde : 58 (36)
- Loire Atlantique : 40 (23)
- Hérault : 32 (26)
Le département du Nord a connu une augmentation de 37 % des incidents entre 2021 et 2022. Et pourtant, si certains départements ont enregistré un niveau bas en valeur absolue, ils ont connu une forte hausse des incidents. Par exemple, le Gard a eu 2 incidents signalés en 2021, mais 16 l’année suivante.