Il devrait y avoir 43 zones à travers la France d’ici 2025. Mais certains pensent que le délai est trop serré
Un rapport du Sénat français a remis en question les zones à faibles émissions controversées du pays.
Actuellement présents sur 12 sites à travers la France – dont Paris, Lyon, Nice Toulouse et plus récemment Toulon – ils sont conçus pour améliorer la qualité de l’air en limitant les véhicules pouvant circuler.
Mais toutes les villes de plus de 150 000 habitants sont tenues d’en introduire une d’ici 2025, ce qui porte le nombre total à 43.
Le rapport du Sénat, cependant, a appelé à un calendrier plus « flexible » pour l’introduction de zones à faibles émissions mobilité (ZFE) pour contribuer à une plus large acceptation de la mesure controversée.
Elle a également suggéré une augmentation des subventions gouvernementales pour aider à l’achat de « véhicules propres » (qui ne seraient pas soumis à des restrictions dans les ZFE).
Le sénateur Philippe Tabarot, du parti de droite Les Républicains, qui a préparé le rapport, a déclaré que le gouvernement n’apportait pas un soutien suffisant, que la gamme d’alternatives à la voiture était « trop modeste » et que les véhicules propres étaient « financièrement inaccessibles ».
Date butoir 2030 proposée
Les règles actuelles stipulent que les 43 zones urbaines requises pour mettre en œuvre une ZFE devront le faire d’ici le 1er janvier 2025.
Bien que cela ne signifie pas l’arrêt immédiat des véhicules polluants dans ces zones – les règles sont différentes pour chaque ZFE, et seuls les véhicules les plus polluants sont actuellement ciblés – c’est un délai serré pour les autorités et les conducteurs.
Le rapport du Sénat propose de repousser au 1er janvier 2030 le délai ultime de mise en place des zones dans ces zones, estimant que les délais actuels sont « trop rapprochés » pour être effectifs.
Prolonger le délai est «essentiel pour donner [urban areas] plus de marge de manœuvre en assouplissant les horaires actuels », a déclaré M. Tabarot.
Augmenter le délai « laisserait [urban areas] la possibilité d’utiliser des solutions alternatives plus efficaces et plus rapides », a-t-il ajouté.
Un changement précipité pourrait « élargir le fossé sociétal »
Le sénateur a également souligné l’impact économique d’apporter les changements si tôt.
« Interdire plus d’un tiers des véhicules qui traversent chaque jour nos plus grandes villes… d’ici un an et demi, va inévitablement creuser la fracture sociale et territoriale », a-t-il déclaré, citant les 13 millions de voitures, camions et motos qui pourraient être empêché d’entrer dans ces zones au cours des 18 prochains mois.
La conversion massive vers des véhicules peu polluants « dans un délai aussi serré… est matériellement difficile à envisager, compte tenu de leur coût », a ajouté le sénateur.
Pour lutter contre cela, une aide financière supplémentaire pour l’achat de véhicules plus écologiques devrait être fournie, en particulier aux ménages à faible revenu, et un portail gouvernemental dédié pour aider à l’obtention de subventions et à l’achat de véhicules devrait être mis en place.
Les modes de transport alternatifs, y compris les transports en commun, sont une condition préalable « essentielle » au succès des ZFE, ajoute le rapport.
Les partisans du programme affirment qu’il est toutefois nécessaire de réduire les émissions des véhicules dans le pays.
L’implantation des ZFE en agglomération urbaine vise également à améliorer la santé des citadins, en réduisant la pollution.
Certaines villes, comme Reims, ont mis en place une réglementation stricte sur les voitures dans leur ZFE afin d’accélérer la transition écologique du territoire.
Quel impact ont les ZFE ?
Tout véhicule traversant une zone à faibles émissions est tenu d’apposer une vignette Crit’Air, indiquant le degré de pollution du véhicule.
Les autocollants s’étendent sur six niveaux, les véhicules de niveaux 4 et 5 étant les plus polluants et la cible de la plupart des restrictions.
Certaines ZFE limitent les horaires d’entrée de ces véhicules dans les villes, d’autres les interdisent totalement.
Le plan est d’interdire à terme toutes les voitures polluantes de ces zones, via une série de règles de plus en plus strictes.
Paris devait initialement interdire les voitures avec un autocollant Crit’Air de niveau 3 de la ville entre 08h00 et 20h00 cette année, mais a repoussé cela jusqu’en 2024, peut-être jusqu’à ce que la ville accueille les Jeux Olympiques de 2024.
Vous pouvez lire notre explicatif sur les vignettes Crit’Air et les zones ZFE ici.