Camille Chaize, représentante du ministère de l’Intérieur, est préoccupée par le fait que les tensions ne retombent pas et s’attend à des troubles supplémentaires durant la prochaine soirée.
« Nous devrons peut-être ajuster notre stratégie et envisager d’augmenter le personnel des forces mobiles pour assurer la sécurité durant la nuit à venir », suggère Camille Chaize, représentante du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer, ce jeudi 29 juin, lors d’une interview sur France Inter. Cette déclaration fait suite aux incidents qui ont émaillé la nuit précédente dans plusieurs cités françaises, suite à la mort tragique de Nahel, un jeune de 17 ans, tué par un tir de policier lors d’un contrôle de routine à Nanterre (Hauts-de-Seine). Cette nuit-là, plus de 2000 membres des forces de l’ordre ont été déployés, principalement en Île-de-France.
Des incidents avaient déjà éclaté la nuit précédente, mais l’intensité était nettement plus faible. Le ministère de l’Intérieur se prépare donc à une éventuelle escalade de la situation et craint de nouveaux débordements lors de la nuit à venir. Selon sa porte-parole, il est nécessaire de reconsidérer certains des dispositifs des forces de police, étant donné que les responsables des troubles étaient surtout de petits groupes agissant de façon disparate.
« Plusieurs dizaines de membres des forces de l’ordre blessés »
La nuit a connu son lot d’intenses violences urbaines, très disséminées, bien plus que la première nuit de troubles, souligne Camille Chaize. Elle confirme que 150 personnes ont été arrêtées à travers toute la France. Cependant, ce chiffre reste provisoire car les violences urbaines ont commencé tard dans la soirée et ont continué jusqu’à très tard dans la nuit. Elle déplore également que plusieurs dizaines de policiers et de gendarmes ont été blessés, sans donner plus de détails sur le nombre exact ou si des émeutiers ont aussi été blessés.
Camille Chaize remarque également que plusieurs infrastructures publiques ont été ciblées durant cette nuit, notamment des symboles de l’État mais aussi des services publics de proximité tels que des postes de police municipale, des mairies, des collèges et des écoles.
« À Paris, une brigade de police qui s’occupe des sans-abris a été prise pour cible par des tirs de mortier. »
Camille Chaize, porte-parole du ministèresur France Inter
Elle confirme que des tirs de mortier et des incendies ont également eu lieu à proximité immédiate de la prison de Fresnes (Val-de-Marne). Cependant, Camille Chaize rassure qu’il n’y a eu aucune intrusion ni évasion, et que la sécurité de la prison n’a à aucun moment été compromise.