La leader du Rassemblement national a pris 24 heures pour répondre à l’incident mortel impliquant un adolescent de 17 ans, abattu par un officier de police mardi à Nanterre.
Les troubles survenus à Nanterre font toujours l’objet d’un vif débat tant dans la rue que dans le monde politique. Emmanuel Macron, le président français, a tenté d’établir un climat apaisé mercredi 28 juin, qualifiant les faits d’être « inexcusables » et « inexplicables », se référant aux proches de la victime. Ces affirmations n’ont pas réussi à apaiser les divergences à l’Assemblée nationale. De son côté, Marine Le Pen a tenté de capitaliser sur la situation avec une déclaration mûrement réfléchie.
Il semble être devenu un réflexe pour le Rassemblement national (RN) : à chaque événement marquant, Marine Le Pen, leur leader, envoie d’abord un message plutôt neutre, laissant ses acolytes dont Jordan Bardella prendre les devants. Cette fois-ci, Marine Le Pen a été encore plus discrète : aucune déclaration, aucune intervention pendant plus de 24 heures. Son entourage justifie ce silence par le fait que les faits n’étaient pas encore « stabilisés« .
« Présupposer de la légitime défense »
Lorsqu’elle a finalement pris la parole mercredi face aux journalistes, Marine Le Pen a tout d’abord adressé une brève remarque à la famille de la victime avant de passer à son message principal : une critique d’Emmanuel Macron qui a catalogué les faits « d’inexcusables »: « Je trouve les mots du président de la République extrêmement excessifs et irresponsables », soutient-elle. Et d’ajouter : « Il aurait dû attendre et laisser, comme l’exige la Constitution, la justice faire son travail ».
Elle a ensuite exprimé son soutien à la police : « Dans certains quartiers, la police n’a plus la moindre autorité. Et cela met des vies en danger », a-t-elle déclaré, ajoutant : « Je suis pour la présomption de légitime défense pour les forces de police ».
C’est donc une Marine Le Pen qui est sur la même longueur d’onde que les syndicats de police majeurs. Ces derniers ont fait part de leur stupeur mercredi face à un chef d’État qui « condamne » d’office leur collègue.