Les grèves roulantes commencent lundi (3 juillet) et près de 50 centres d’appels sont touchés
Le personnel d’appel d’urgence en France a déclaré qu’il se mettait en grève à partir du lundi 3 juillet pour protester contre le manque de personnel, les mauvaises conditions de travail et le manque de reconnaissance de leur travail.
Ils sont connus comme Assistants de régulation médicale (ARM) en France et sont les premiers à répondre au téléphone lorsque vous appelez le 15.
Le Association française des assistants de régulation médicale (Afarm) a appelé à une grève continue, ce qui signifie qu’une date de fin n’a pas encore été confirmée.
Combien de centres d’appels sont concernés et où ?
Jusqu’à présent, près de 50 centres qui répondent aux appels vers le numéro 15 sont concernés. Cependant, la liste peut continuer à s’allonger au cours de la semaine.
Le personnel est en grève dans une grande partie du pays, en particulier dans le sud-ouest, le nord-ouest et le nord-est.
Pourquoi frappent-ils ?
Manque de personnel
De nombreux travailleurs des centres situés dans les soi-disant «déserts médicaux» disent qu’ils font la grève pour protester contre le manque de personnel.
Malgré une campagne pour recruter plus d’ARM, lancée en septembre 2022, les personnels de la profession disent qu’il n’y a pas assez de monde et que le métier reste sous-valorisé.
Le Dr Caroline Brémaud, chef des services d’urgence à l’hôpital Laval, a critiqué la campagne du ministère de la Santé qui demande aux gens d’appeler le 15 plutôt que de se rendre directement à l’hôpital.
Elle a dit, sarcastique : « C’est merveilleux. Sauf qu’au bout du fil, la nuit, il y a deux personnes qui répondent. Donc, si nous disons à tout le monde d’appeler le 15, nous risquons d’avoir de longs délais de prise en charge.
Rupture des communications avec le gouvernement
Marc Noizet, président de Samu Urgences de Francea déclaré que les négociations avec le ministère français de la Santé avaient échoué.
Il dit Capital: « Depuis mai, notre [Health Ministry] a rompu toute négociation sur l’amélioration de l’attractivité des professions médicales et paramédicales.
Le président Emmanuel Macron a déclaré qu’il visait à « créer une injection d’attractivité [to the profession]» avec de premières mesures attendues cet été.
Mais M. Noizet a déclaré que le groupe avait « envoyé un rappel à la direction générale de l’offre de soins, mais il n’y a pas eu de réponse ».
Il a prévenu : « Si on ne s’occupe pas des professionnels de santé, de ceux qui travaillent dans les hôpitaux publics, ils finiront par quitter le système pour faire autre chose. »
Des mauvaises conditions de travail
Dans un communiqué, le Action praticiens hôpital (APH), qui comprend le syndicat Samu Urgences de Francea déclaré : « La colère des pratiquants est historique. Le mépris envers ceux qui se sont occupés de nos concitoyens pendant la pandémie de Covid-19 et qui tiennent encore coûte que coûte doit cesser immédiatement.
Elle ajoute que 30% des postes de médecins hospitaliers sont soit vacants, soit occupés par des intérimaires, soit par des médecins étrangers. Il a indiqué que le nombre de candidats aux examens de praticien hospitalier avait encore diminué au printemps 2023. Il n’y avait que 3 364 candidatures reçues pour 10 846 postes vacants, contre 4 056 candidatures un an plus tôt.
Le syndicat réclame désormais « une rencontre urgente avec le président, qui s’est engagé ».
Dans une déclaration similaire, le Intersyndicat national des praticiens d’exercice hospitalier et hospitalo-universitaire (Inph) a déclaré : « La situation dans les hôpitaux publics n’a jamais été aussi mauvaise. Le métier de praticien hospitalier est devenu une véritable honte.
Il a ajouté: «Un grand nombre de collègues de toutes disciplines et de tous âges partent de plus en plus. Les jeunes médecins ne veulent plus exercer une profession devenue si peu attractive.
Manque de lits d’hôpitaux
Le professeur Louis Soulat, chef des urgences au CHU de Rennes, a déclaré que « des services entiers sont fermés » faute de lits, et pas seulement aux urgences.
Il dit 42mag.fr: « Nous estimons qu’entre 15% et 20% des lits ont été fermés. Dans certains établissements périphériques, jusqu’à 40 % des lits médicaux seront fermés cet été.
Sont-ils les seuls à frapper ?
Non. Plusieurs autres syndicats professionnels de la santé ont annoncé leur intention de faire grève au moins aujourd’hui et demain (3 et 4 juillet). Il s’agit notamment du personnel d’urgence, des gynécologues et obstétriciens, des biologistes et des pédiatres.
Quels seront les effets sur les soins prodigués ?
Jusqu’à présent, il semble que certains centres d’appel verront des temps d’attente plus longs et que certains services d’urgence hospitaliers seront fermés la nuit.
Seuls les patients ayant préalablement appelé le 15 et été autorisés à se rendre à l’hôpital seront acceptés la nuit dans de nombreux endroits.