Selon Assa Traoré, sœur d’Adama Traoré, l’interdiction de la marche annuelle en mémoire de son frère à Persan-Beaumont dans le Val-d’Oise est une action qui ne fait qu’attiser les tensions. Elle a donc décidé de porter plainte devant le tribunal administratif afin de contester cette décision de la préfecture.
Assa Traoré, la sœur d’Adama Traoré décédé lors d’une interpellation en 2016, a réagi à l’interdiction par la préfecture de la marche annuelle en mémoire d’Adama Traoré prévue à Persan-Beaumont dans le Val-d’Oise. Elle a déposé un recours au tribunal administratif contre cette décision, accusant la préfecture de jeter de l’huile sur le feu et de céder à la panique.
Dans une interview avec 42mag.fr, Assa Traoré a déclaré qu’elle espérait que le tribunal prendrait la meilleure des décisions concernant l’interdiction de la marche. Elle a souligné que cette marche était un rassemblement commémoratif précieux et nécessaire pour toute la famille. Selon elle, le combat mené en mémoire d’Adama est désormais celui de la société civile qui défend l’égalité et réclame la fin de l’impunité policière. Assa Traoré a également rappelé que la préfecture était jusqu’à maintenant satisfaite de la manière dont l’événement était géré.
Interrogée sur la décision de la préfecture, Assa Traoré a expliqué qu’il était d’autant plus important de maintenir la marche aujourd’hui en raison du contexte actuel qui a bouleversé la France. Selon elle, cette marche permet aux manifestants de s’exprimer collectivement de manière encadrée. Elle a souligné que la démocratie garantit des droits et des libertés pour tous et que l’interdiction de la marche équivaut à jeter de l’huile sur le feu et à céder à la panique. Assa Traoré estime donc qu’il est crucial de maintenir cette manifestation pour marcher dans l’union et l’égalité.
Quant aux craintes d’incidents lors de la manifestation compte tenu des récents événements, Assa Traoré est convaincue que tout se passera très bien. Elle rappelle qu’au moment des « gilets jaunes », ils avaient également eu des problèmes d’interdiction, mais que la marche s’était déroulée sans incident. Elle souligne qu’il n’y a même pas de présence policière ou de gendarmerie pour encadrer la manifestation, mais plutôt des artistes qui viennent à la rencontre des jeunes. Elle insiste sur le fait que des familles et des enfants participent à la marche, et que des jeux gonflables sont prévus à la fin de celle-ci.
Concernant la mère de Nahel, tué par un policier à Nanterre, Assa Traoré trouve le positionnement de la préfecture totalement déplacé. Elle estime que la mère de Nahel n’est pas une pestiférée et qu’elle n’est coupable de rien. Elle critique le fait qu’on lui demande de rester enfermée chez elle alors qu’elle a perdu son fils. Assa Traoré ne sait pas si elle viendra à la marche ou non, mais estime que c’est son choix. Elle affirme que cette mère de famille est une victime et que renvoyer quelque chose de négatif sur elle est inhumain et déplacé. Elle souligne que la mère de Nahel a le droit d’être présente à la marche, tout comme n’importe quelle autre famille, et estime que cela ne devrait pas poser de problème.
Dans l’attente de la décision du tribunal, Assa Traoré espère que la meilleure décision sera prise et que la marche pour Adama Traoré pourra avoir lieu. Elle insiste sur le fait que cette marche est essentielle pour la famille et pour la société civile qui se battent pour l’égalité et la fin de l’impunité policière.