Les récentes émeutes ont jeté une ombre sur la fête nationale française du 14 juillet, avec une opération de sécurité « exceptionnelle » de grande envergure prévue les 13 et 14 juillet. Au total, quelque 130 000 agents des forces de l’ordre seront mobilisés durant le week-end.
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a indiqué mercredi qu’un nombre « exceptionnel » de 45.000 policiers seraient déployés chaque nuit du 13 et 14 juillet – autant qu’au plus fort des émeutes – dont près de 10 000 en région parisienne
« Ce que nous essayons d’éviter, c’est une résurgence de ces épisodes violents, par des mesures préventives ainsi que par une présence policière accrue dans les rues », a déclaré Darmanin.
Des émeutes, qui ont éclaté fin juin après que la police a abattu un adolescent lors d’un contrôle routier, a secoué le pays pendant une semaine, avec des milliers de voitures incendiées, des biens publics détruits et plus de 3 700 émeutiers arrêtés, dont beaucoup de mineurs.
La police sera « spécialement équipée et organisée » pour faire face à la violence urbaine et appuyée par des unités spécialisées, des hélicoptères, des drones et des véhicules blindés, a-t-il ajouté, tandis que 34 000 pompiers seront en service.
Cette année, la Fête nationale se déroulera dans le contexte particulier des violences urbaines que notre pays a connue il y a quelques jours. C’est pourquoi nous renforçons notre dispositif avec des mesures d’anticipation, des effectifs renforcés et des moyens technologiques…
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) 12 juillet 2023
Darmanin a également indiqué mercredi qu’une marche contre les violences policières, prévue samedi, ne serait pas autorisée.
Cela s’applique également à « toute manifestation ayant un lien direct avec les émeutes » jusqu’à samedi, a-t-il précisé.
Feux d’artifice et transport
Plus de 150 000 feux d’artifice lourds similaires à ceux tirés sur la police et les bâtiments pendant les émeutes ont été saisis ces derniers jours, a déclaré Darmanin, dont beaucoup ont été importés de pays de l’UE tels que l’Espagne et la Pologne.
Les ventes de feux d’artifice ont été interdites ce week-end en raison de leur utilisation contre les forces de sécurité lors d’émeutes.
Cette décision a été contestée par les entreprises qui les vendaient, qui ont demandé au Conseil d’État – un tribunal chargé des plaintes des citoyens contre les autorités – d’annuler la décision.
Plusieurs mairies françaises ont déjà annulé leurs feux d’artifice annuels du 14 juillet par crainte de nouveaux troubles parmi eux le Nanterre, dans la banlieue ouest de Paris, où Nahel M., 17 ans, a été tuée par la police.
Ici à #BlancMesnil sur « punit » toute la population, dont la moitié ne part pas en vacances. Insupportable !
Double peine pour les classes populaires ! pic.twitter.com/GRG3QKCORX— Fabien Gay (@fabien_gay) 12 juillet 2023
Les bus et les tramways, quant à eux, cesseront de fonctionner à 22h00 les deux nuits, a ajouté Darmanin, bien que les lignes de métro et les trains de banlieue doivent continuer jusqu’à tard.
Le bureau du président Emmanuel Macron a indiqué mercredi qu’il ne ferait pas d’allocution télévisée comme prévu le 14 juillet, alors qu’il avait espéré faire le bilan d’une réinitialisation de 100 jours après le vote d’une réforme des retraites âprement contestée.
Macron célébrera le 14 juillet, qui marque la chute de la prison de la Bastille en 1789, considérée comme le déclenchement de la Révolution française, avec son allié le président indien Narendra Modi lors du traditionnel défilé militaire du centre de Paris sous haute sécurité.
Les deux dirigeants doivent également assister au principal feu d’artifice de Paris à la Tour Eiffel, qui se déroulera comme prévu après la tombée de la nuit vendredi.
