Ce jour-ci, mardi, les groupements de travailleurs du monde télévisuel et cinématographique se sont de nouveau rassemblés pour protester. En arrêt de travail depuis le mois de mai, ils revendiquent pour des conditions de travail améliorées, appréhendant la progression de l’intelligence artificielle.
La mobilisation se poursuit au sein de l’industrie du cinéma et de la télévision aux États-Unis
Le mardi 22 août à New York, de nombreux professionnels de l’industrie cinématographique et télévisuelle américaine se sont rassemblés en syndicat, devant les sièges de géants tels qu’Amazon et HBO, pour réclamer de meilleures conditions de travail et une plus grande sécurité de l’emploi en réponse à la menace croissante de l’intelligence artificielle. Exceptionnelle par sa symbolique, cette manifestation a été organisée dans le cadre de la « journée nationale de la solidarité syndicale » et a rassemblé des membres de diverses organisations professionnelles de la télévision et du cinéma.
Une solidarité et une détermination syndicale sans précédent
Cette manifestation, qui a eu lieu à New York, a été marquée par des slogans revendicateurs, des banderoles et des klaxons de voitures. Laura Houha, une actrice de 34 ans membre du même syndicat, a déclaré à l’AFP : « J’ai peur, mais je me sens rassurée dans ce groupe. Nous nous battons pour une cause commune et le fait d’être unis a quelque chose de réconfortant. »
L’industrie du cinéma et de la télévision à l’arrêt
Ces grèves, qui sont une première depuis 1960, ont entraîné l’arrêt de toutes les productions cinématographiques et télévisuelles aux États-Unis, à l’exception des émissions de télé-réalité et des jeux. Même la prestigieuse cérémonie des Emmy Awards a dû être reportée du 18 septembre au 15 janvier 2024.
Le syndicat SAG-AFTRA, qui regroupe 160 000 acteurs, cascadeurs, danseurs et autres professionnels de la télévision et du cinéma, interdit à tous ses membres de travailler ou de faire la promotion de leurs œuvres, aussi bien en personne que sur les réseaux sociaux. Ils réclament une meilleure rémunération, une protection du travail et un contrôle de l’utilisation de l’intelligence artificielle, perçue comme une menace par le leader du syndicat, Ezra Knight.
Depuis le début de la grève, le dialogue entre le syndicat des scénaristes (WGA) et les dirigeants des studios et plates-formes de streaming, tels que Prime, HBO, Amazon et Warner Bros. Discovery, a été quasiment inexistant. Toutefois, les derniers jours ont vu une lueur d’espoir surgir : le syndicat a réussi à ouvrir des discussions avec l’AMPTP, l’organisation des producteurs, qui comprend entre autres Disney et Netflix.
Selon Ezra Knight, c’est un « bon signe ». « La manifestation actuelle prouve que l’esprit de lutte est toujours présent en Amérique, mais reste menacé par la recherche de profits des capitalistes et des entreprises. Nous sommes ici et nous continuerons à lutter, » a déclaré le leader du syndicat.