Suite aux deux incidents armés qui se sont produits dans la semaine, le responsable du Ministère de l’Intérieur a fait le déplacement jusqu’à Nîmes afin de discuter avec les représentants municipaux, qui semblent en grande partie soutenir ses déclarations.
Le renforcement des forces de l’ordre sera maintenu jusqu’à la fin de l’année, avec des augmentations des ressources d’investigation, couplé avec la réintroduction d’un poste de police dans le quartier de Pissevin à Nîmes, où un jeune de 18 ans et un enfant de 10 ans ont trouvé la mort par balles cette semaine. Ce sont les engagements majeurs annoncés par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, à l’issue de sa visite à la préfecture du Gard, le vendredi 25 août, à Nîmes.
Darmanin a ensuite discuté avec les représentants locaux à la préfecture. Ces derniers se montrent globalement satisfaits des ressources allouées par l’État pour combattre le trafic de drogues. « Il était impératif de mobiliser des ressources supplémentaires et le ministre, ainsi que l’Etat, ont répondu à cet impératif. », déclare Richard Skiven, l’assistant du maire de Nîmes chargé de la sécurité. « La Compagnie Républicaine de Sécurité (CRS) 41, qui pourrait être épaulée par d’autres unités de CRS, restera déployée à Nîmes jusqu’à la fin de l’année. En parallèle, la municipalité continuera à installer des caméras de surveillance supplémentaires. Habituellement, nous installons entre 15 et 25 caméras par an. Nous procédons également au recrutement de policiers municipaux. »
« Personne ne peut prétendre que nous ne luttons pas contre l’insécurité à Nîmes ».
Richard Skiven, assistant du maire de Nîmessur France Info
Les représentants locaux militent pour un renforcement des services publics dans les quartiers
Un point de désaccord cependant pour Laurent Burgoa, sénateur du Gard : « Nous aurions souhaité que les CRS restent sur place pour une période plus longue. » Il précise : « Nous n’avons pas exactement la même vision que le ministre, mais je pense que pour être véritablement efficaces face à ce fléau, nous devons faire preuve d’unité nationale. Il est aussi nécessaire que tous les acteurs et institutions publics, nous nous remettions en question. Nous sommes tous affectés par la politique d’urbanisation ».
« Nous avons concentré une extrême précarité dans ces quartiers, et malheureusement, cette précarité engendre ces trafics de drogues. Car un jeune issu de ces quartiers gagne plus facilement sa vie grâce au trafic que par le biais d’une formation, qui peut être plus contraignante ».
Laurent Burgoa, sénateur du Gardsur France Info
De meilleures ressources doivent être accordées aux élus locaux, selon Christian Bastid, vice-président communiste du conseil départemental du Gard. « Ces mesures-là sont en décalage par rapport aux attentes de ces quartiers, ces populations qui aspirent à une véritable vie sociale. Cela signifie le retour des services publics, mais aussi la rénovation des logements et bâtiments ».
Le ministre Darmanin a pris note de ces demandes, confirment les élus. Il leur a également assuré qu’il sollicitera d’autres ministres pour y répondre. Tous pourront en rediscuter en octobre, lors de sa prochaine visite à Nîmes pour faire un bilan de la situation.