Le plus haut tribunal administratif de France a jugé jeudi que l’interdiction par le gouvernement des abayas – un sur-vêtement allant des épaules aux pieds – dans les écoles était légale.
Un groupe de défense des droits musulmans avait cherché à annuler l’interdiction de la robe portée par certaines femmes et filles musulmanes, au motif qu’elle était discriminatoire.
Mais le Conseil d’Etat, la plus haute juridiction française chargée des plaintes contre les autorités gouvernementales, a rejeté la requête.
Le mois dernier, le gouvernement a annoncé l’interdiction des abayas, affirmant qu’elles enfreignaient les règles de laïcité dans l’éducation qui ont déjà interdit le port du foulard musulman.
Le tribunal a reconnu que l’abaya constituait une manifestation d’appartenance religieuse.
‘Discriminatoire’
L’association Action pour les droits des musulmans (ADM) avait estimé que cette interdiction était discriminatoire et pouvait inciter à la haine contre les musulmans, ainsi qu’au profilage racial.
Le Conseil du culte musulman (CFCM), créé pour représenter les musulmans auprès du gouvernement, a averti que l’interdiction de l’abaya pourrait créer « un risque élevé de discrimination » et a déclaré qu’il envisageait de déposer sa propre plainte devant le Conseil d’État.
L’absence « d’une définition claire de ce vêtement crée un flou et une insécurité juridique », estime le texte.
Les écoles françaises ont renvoyé des dizaines de filles chez elles pour avoir refusé de retirer leurs abayas lundi, le premier jour de l’année scolaire.
Près de 300 écolières ont défié l’interdiction, a déclaré le ministre de l’Éducation Gabriel Attal.
La plupart ont accepté de changer de vêtements, mais 67 ont refusé et ont été renvoyés chez eux, a-t-il expliqué.