La proposition de loi concernant le budget sera présentée par le gouvernement ce mercredi, lors du Conseil des ministres, tout en étant attentivement regardée par ses partenaires européens et les agences d’évaluation financière.
Il semble que la France fait l’objet d’un examen attentif de ses voisins sur le plan européen, tels que les Allemands, qui nous reprochent une gestion financière excessive et un laxisme en matière financière. L’opinion est également partagée par les agences de notation financière. Pour preuve, au mois d’avril passé, Fitch, l’une des principales agences de notation, a revu à la baisse la note de la France. Il existe alors une crainte palpable au sein du gouvernement, à l’idée de perdre d’autres points lors des futures évaluations de Fitch mais également de l’agence Moody’s, prévues pour cet automne.
Dans cette optique, l’administration française a réaffirmé sa volonté de rééquilibrer les comptes publics et d’en finir avec une politique du « quoi qu’il en coûte ». Concrètement, dans le projet de loi qu’il a présenté le mercredi 27 septembre lors d’un Conseil des ministres, le gouvernement français envisage de réduire le déficit public de 4,9 % à 4,4 % du produit intérieur brut (PIB) l’année prochaine.
Le coût de la dette publique équivaut au budget de l’Éducation nationale
Dans ledit projet de loi, le gouvernement prévoit également de diminuer l’endettement du pays, qui est actuellement à un niveau exorbitant, s’élevant à plus de 3 000 milliards d’euros. En raison du manque de fonds pour faire face à nos dépenses, notre économie fonctionne en grande partie à crédit. L’objectif du gouvernement est donc de réduire la dette de 4 points, ce qui ramènerait l’endettement du pays à 108% du PIB d’ici la fin du quinquennat.
Or, avec l’augmentation des taux d’intérêt, le coût de la dette, c’est-à-dire le poids des intérêts à rembourser, est en forte hausse. Le coût du remboursement de ces intérêts seules surpassera bientôt le budget annuel de l’Éducation nationale, qui est actuellement le premier budget de l’État.
Afin de faire des économies, le gouvernement envisage de mettre un terme à la plupart des protections énergétiques contre l’inflation, d’éliminer certaines réductions d’impôts et de revoir les franchises médicales. Quant à l’amélioration des revenus, l’exécutif se repose sur la bonne santé de l’emploi. Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, insiste d’ailleurs que la résilience de l’économie française est notable. Pendant que l’Allemagne est en récession et que l’activité économique ralentit globalement, il anticipe une croissance de 1,4 % pour l’année à venir.
Bruno le Maire maintient des prévisions qui semblent optimistes
La question est de savoir si ces prévisions sont réalistes. Pierre Moscovici, le président de la Cour des comptes, a ses doutes, déclarant dénué de crédibilité le budget base sur des prévisions d’emploi, de croissance et d’investissements des entreprises qu’il juge trop optimistes.
Quant aux dernières dépenses annoncées, la prime carburant de 100 euros, dévoilée dimanche dernier, coûtera environ 500 millions d’euros. Par ailleurs, l’indexation à 5,2% des retraites entraînera un coût supplémentaire de 14 milliards d’euros. Autant de sujets qui promettent d’alimenter les prochains débats au parlement.