La semaine voit l’arrivée de nouveaux films avec des présentations de Thierry Fiorile et Matteu Maestracci : « Le Règne animal » réalisé par Thomas Cailley ainsi que « Bernadette », un film de Léa Domenach.
Le Règne animal est une fusion de différents styles cinématographiques, mais d’une façon créative et passionnante. Ce film est un mélange de science-fiction, de prospection, de fable environnementale, ainsi qu’une véritable étude de caractères au sein d’une famille, dotée d’humour et de scènes comiques tout à fait agréables. C’est l’univers créatif inventé par Thomas Cailley, dont nous avons grandement apprécié le premier long-métrage, Les Combattants en 2014.
L’intrigue du film se déroule autour d’une relation père-fils, jouée de manière exceptionnelle par Romain Duris et Paul Kircher. Nous découvrons que la mère a été mise à l’écart car, comme une grande partie de la population, elle subit une mutation et se transforme progressivement en animal. Pour échapper à cette situation, François et Emile s’installent donc dans les Landes de Gascogne, en Gironde, où la mère pourra recevoir des soins. Cependant, certains des soi-disant « créatures » s’évadent et sont pourchassés par des habitants locaux.
C’est un film qui traite du vivre-ensemble, de la diversité, mais aussi de la nature animale et végétale qui envahit à nouveau une civilisation qui l’exploite. Le film est, comme vous pouvez le deviner, un réel triomphe. C’est une sorte de « blockbuster d’auteur », poétique et hautement original. Tout, depuis la direction d’acteurs jusqu’aux effets spéciaux, sobres mais impressionnants pour une production française, est réussi. Nous souhaitons un grand succès à Le Règne animal dans les salles de cinéma.
Bernadette crée par Léa Domenach
Une comédie humble mais révélatrice de ce que Bernadette Chirac a vécu pendant les deux mandats présidentiels de son époux. Bien que cela fasse partie de notre histoire récente, cela semble être une époque révolue, marquée par une misogynie évidente. Léa Domenach prend un certain nombre de libertés avec l’Histoire, mais le message principal est là : la détermination de Bernadette Chirac à affirmer sa présence à l’Élysée, en dépit des infidélités, des humiliations, et de l’espace réduit que lui accordaient Jacques Chirac et sa fille Claude.
Catherine Deneuve semble prendre un réel plaisir à interpréter ce personnage qui se libère, bien que de manière modérée, de ses contraintes bourgeoises. Sa relation avec Denis Podalydès, chef de cabinet de la première dame, est également très convaincante.