Avec les élections européennes qui approchent dans huit mois, c’est à Bordeaux que Renaissance prévoit de tenir son campus de rentrée ce week-end, centré sur l’Europe. Il n’y a pas que le mouvement au pouvoir qui se prépare. En effet, l’ensemble des formations politiques sont également entrées en phase de préparation intense avant le début de la compétition électorale.
La quête du leader de Renaissance pour les élections européennes se poursuit
L’annonce officielle du leader des listes de Renaissance aux élections européennes n’est pas prévue avant janvier. Néanmoins, la majorité a fait sa rentrée politique le vendredi 6 octobre à Bordeaux, sous le signe de l’Europe. L’adversaire à battre semble clairement identifié : il s’agit du Rassemblement National.
Se soutenir mutuellement dans le combat
Renaissance a comme invité significatif pour consolider son duel contre l’extrême droite, Ursula Von Der Leyen, la présidente de la Commission européenne. Elle est une adversaire de taille pour le Rassemblement National. De plus, Renaissance va dresser le tableau : le camp pro-européen se trouve ici, tandis que les adversaires de l’Europe sont représentés par la liste de Jordan Bardella. Les membres du parti de Macron ambitionnent de finir en tête. Comme l’explique un haut responsable de la majorité : « Il semble actuellement invraisemblable d’atteindre le sommet mais qui sait ce qui peut arriver dans huit mois? ».
L’objectif principal de l’extrême droite est également de finir en tête pour démontrer qu’elle est la véritable opposition et la seule alternative crédible. Le Rassemblement National a tenu sa première réunion de campagne le lundi 2 octobre. Plusieurs idées ont été discutées : l’opposition à l’immigration, l’opposition à l’expansion de l’Union européenne… Cependant, il n’y a pas de stratégie de combat ou de programme clairement défini : « La décision du début de la campagne ne dépend pas de nous, il suffit d’être prêt quand le moment viendra », indique un dirigeant du Rassemblement National, ajoutant : « Nous fonçons quand le repas est servi! »
Attirer des sympathisants partagés venant des Républicains
Seul l’un des deux, le RN ou Renaissance, arrivera en tête, mais ils partagent un autre objectif : faire baisser la position des Républicains sous la barre des 5%, ce qui se traduirait par une sortie du Parlement européen. Un associé de Marine Le Pen affirme : « Cette situation inciterait certains Républicains à se joindre à nous et les autres à s’unir aux partisans de Macron, car les députés auraient peur de perdre leurs sièges à l’Assemblée nationale ».
Le rêve des partisans de Macron serait aussi de voir se réaliser ce scénario afin de faciliter le reste du mandat du président et de clarifier les enjeux lors de l’élection présidentielle de 2027. Autre défi pour le parti dirigé par Éric Ciotti : la liste Reconquête qui, sous la conduite de Marion Maréchal, cherche également à miner le parti Républicain. Un dirigeant préoccupé du parti de droite commente : « Nous devons peut-être accélérer les choses ».
À gauche, la préparation de la campagne est également en cours. Les activistes du Parti Socialiste ont validé la liste indépendante le jeudi 5 octobre. Les communistes, tout comme les écologistes, ont pris le départ, sans avoir désigné leur leader officiel pour l’instant. « Laisser Les Insoumis se lamenter en vain pour une liste unifiée » est l’« excellente résolution » du reste de la Nupes. La réunion proposée par les Verts pour formaliser un pacte de non-agression à gauche est toujours en suspens, avec une date prévue le 19 octobre.
D’un autre côté, le projet de loi sur l’immigration reprendra son parcours, laborieux, le 6 novembre au Sénat. L’agenda a été confirmé jeudi soir lors de la conférence des présidents. Même si l’issue n’est pas connue, on sait quand le débat va reprendre.