Entièrement dépendante de ses gains issus de sa musique, Taylor Swift, dont le film-concert fait un tabac en ce moment au cinéma et dont l’édition revisitée de l’album « 1989 » est récemment sortie, a mis en place une stratégie financière unique en son genre dans ce secteur.
La musique est incontestablement un chemin vers la prospérité, surtout pour la chanteuse américaine Taylor Swift. À l’occasion de la sortie, ce vendredi 27 octobre, d’une nouvelle version de 1989 (année de sa naissance), l’album qui a fait d’elle une star de la pop, Bloomberg News dévoile que l’interprète est désormais à la tête d’un patrimoine estimé à 1,1 milliard de dollars (1,04 milliard d’euros). Cette réalisation se distingue comme exceptionnelle, étant donné que ses revenus proviennent uniquement de sa carrière musicale, contrairement à d’autres célébrités de la musique qui ont diversifié leurs sources de revenus. Comme le souligne Bloomberg News, agence du groupe médias Bloomberg spécialisé dans l’information économique et financière, « la majeure partie de sa fortune provient de ses tournées, des ventes de musique et des écoutes en streaming, ainsi que de l’immobilier et de son catalogue de chansons ».
La tournée Eras, source d’un jackpot
C’est le succès de la tournée Eras qui a notamment propulsé au statut de milliardaire l’artiste âgée de 33 ans. Selon des prévisions américaines, The Eras Tour pourrait franchir pour la première fois dans l’histoire le seuil du milliard de dollars de revenus lors de sa clôture fin 2024. Quant au film-concert Taylor Swift – The Eras Tour, projeté depuis le 13 octobre, celui-ci dominait le box-office des cinémas nord-américains (Etats-Unis et Canada) à l’occasion de son deuxième week-end d’exploitation. Les préventes de billets avaient ainsi dépassé les 100 millions de dollars.
Comme le précise Bloomberg News, « sa grande productivité en tant que compositrice, ses négociations stratégiques autour du streaming et sa décision judicieuse de réenregistrer ses six premiers albums ont généré une réussite financière massive à une époque où le pouvoir des musiciens dans l’industrie a diminué ». En effet, depuis 2019, Taylor Swift a repris le contrôle de son héritage musical en revisitant ses premiers albums, ce qui lui permet d’en tirer les bénéfices directs dans un contexte où l’industrie musicale tend à privilégier les maisons de disques, souvent propriétaires des masters.
Une stratégie entrepreneuriale efficace
Selon les calculs de l’agence, depuis 2019, ses nouvelles parutions ont engrangé 400 millions d’euros. De plus, les ventes de billets de ses concerts et de produits dérivés ont généré 370 millions et les revenus du streaming 123 millions. Sa fortune immobilière est évaluée à 110 millions et elle reçoit des royalties équivalentes à 80 millions de dollars. L’artiste, également entrepreneuse, peut compter sur un public fidèle, ses fans surnommés les « Swifties ». Comme le remarque Bloomberg News, « l’étroite relation qu’elle entretient avec ses millions de fans a créé un groupe démographique plus soudé que n’importe quel parti politique ».
Au début du mois de septembre, John Williams, le président de la Fed de New York, a pu constater que l’« effet Taylor Swift » avait dynamisé l’économie américaine au cours des derniers mois. Le Livre Beige de la Fed rapportait déjà en début juillet que les revenus hôteliers de Philadelphie (Pennsylvanie) avaient été boostés en mai par l’afflux des adeptes de la chanteuse. L’économiste Maria Psyllou, de l’université britannique de Birmingham, a de son côté réalisé que les six concerts de Los Angeles en août avaient permis d’augmenter le PIB de 320 millions de dollars.