Chaque jour, Élodie Suigo reçoit la visite d’une célébrité. Ce mardi 28 novembre 2023, c’est le talentueux acteur, Vincent Lacoste, qui est à l’honneur. Demain, c’est lui qui brillera sur grand écran dans le long-métrage « Le temps d’aimer », signé par la réalisatrice Katell Quillévéré.
Le voyage cinématographique de Vincent Lacoste, étoile naissante du cinéma français
Appartenant à une nouvelle génération d’acteurs en constante quête d’exploration, Vincent Lacoste s’est fait connaître du grand public à l’âge de 15 ans grâce au film « Les beaux gosses » réalisé par Riad Sattouf en 2009. Son parcours l’a ensuite mené à travailler avec Julie Delpy dans « Skylab » (2005) et a participé au film « Astérix et Obélix au service de Sa Majesté » de Laurent Tirard en 2012. En l’espace de 14 ans, son travail a été reconnu à cinq reprises par des nominations aux Césars et lui a valu une récompense en 2022 pour le meilleur acteur dans un second rôle pour son interprétation d’Étienne Lousteau dans le drame « Illusions perdues » de Xavier Giannoli, inspiré du roman d’Honoré de Balzac.
Le mercredi 29 novembre 2023, il tête l’affiche du film « Le temps d’aimer » de Katell Quillévéré, qui explore l’attraction entre deux personnages. Le personnage de Madeleine, interprété par Anaïs Demoustier, est une mère célibataire qui travaille comme serveuse, tandis que Vincent Lacoste incarne François, un jeune homme instruit et fortuné. Bien que leur désir l’un pour l’autre soit incontestable, ils portent tous deux des secrets lourds, profonds et acerbes.
Franceinfo : « Le temps d’aimer », se déroule en 1947, après la Seconde Guerre Mondiale. Cette période riche en histoire et en secrets a certainement influencé la vie de ceux qui y ont survécu. C’est également l’essence même de ce film, n’est-ce pas ?
Vincent Lacoste : Absolument, c’est une réflexion intense sur l’amour et les relations. Le film tourne autour de la rencontre et du cheminement sentimental de ces deux personnes. Il interroge la nature de l’amour et de la romance. Les relations sont souvent présentées soit comme passionnées, soit comme clichées. Ici, nous avons affaire à deux individus qui vont apprendre à s’aimer malgré leurs secrets. Le film révèle comment ils vont évoluer au fil du temps.
Au coeur de ce récit amoureux se trouve le petit Daniel. Sa mère porte parfois un regard dur sur lui, et il se sent délaissé. Il n’a jamais connu son père. Selon vous, est-ce que notre famille façonne l’homme ou la femme que nous devenons ?
Bien sûr, notre éducation et nos expériences d’enfance façonnent la personne que nous devenons. Le film explore ce thème et, plus particulièrement, l’amour d’une mère pour son fils. Je pense que cet aspect est souvent tabou. Le titre du film « Le temps d’aimer » suggère le défi pour Madeleine, d’apprendre à aimer authentiquement son fils. C’est un dilemme auquel de nombreuses mères sont confrontées. C’est un sujet souvent tabou pour les femmes, mais largement accepté pour les hommes.
Votre carrière a commencé par le jeu d’acteur bien avant d’être un cinéphile.
Je n’avais que 14 ans à l’époque ! Il est rare de trouver de véritables cinéphiles à cet âge. J’étais encore à l’école.
Quel rôle ont joué vos parents dans cette décision immédiate de devenir acteur ?
Vincent Lacoste: « Mes parents m’ont toujours laissé la liberté de faire ce que je voulais, ils m’ont fait confiance. Cela m’a beaucoup soutenu. »
Ils m’ont toujours permis de suivre ma voie sans pression, ce qui a été crucial pour moi. J’ai fait mes premiers pas dans le cinéma par hasard. On m’a remis un papier durant la pause de midi à la cantine pour un casting. Je me suis présenté. C’était pour « Les beaux gosses », mon tout premier film. Je n’avais jamais pris de cours de théâtre auparavant. Ma vie a totalement changé à partir de ce moment. Mes parents ont été d’un grand soutien, ils ne m’ont jamais mis la pression ni interdit de le faire. Ils m’ont fait confiance et m’ont encouragé à continuer mes études tout en poursuivant ma passion pour le cinéma, en me disant : « Poursuis tes études jusqu’au baccalauréat, puis nous verrons si tu continues ou non à faire du cinéma ».
Quand avez-vous su que vous étiez fait pour le métier d’acteur ?
Dès mon premier film. Être sur le plateau… C’est certainement beaucoup plus agréable que d’être à l’école, pour être honnête, et beaucoup plus valorisant. J’ai immédiatement adoré l’expérience, la sensation ressentie, la liberté. Je suis un fervent admirateur du cinéma et donc je fais un métier qui me rend heureux et qui me motive à me lever chaque matin.
Riad Sattouf a été la première personne à vous faire confiance et à vous donner une chance dans ce métier. Quelle influence a-t-il eue sur vous ?
Avant tout, c’est le premier réalisateur qui m’a fait confiance en me donnant mon premier rôle au cinéma. Je lui en serai toujours reconnaissant pour cela.
Vincent Lacoste: » ‘Les Beaux gosses’ était le premier film en tant que réalisateur de Riad Sattouf, moi mon premier film en tant qu’acteur. On a un peu appris le cinéma ensemble. »
Nous avons pu vous voir grandir à travers vos films au fil des années. Vous faites désormais partie de notre famille cinématographique !
D’autant plus maintenant, je commencé à me faire un peu de cheveux blancs !
Aimez-vous cette évolution visible de vous-même à l’écran ?
Oui, parfois, je regarde la télévision, je tombe sur des films que j’ai faits et je me rends compte que j’ai vieilli un peu. Par exemple, quand je vois « Les beaux gosses »… juste récemment, le film « Lolo » de Julie Delpy (2015) est passé à la télévision, et je me suis dit : Ah oui, ça fait un moment maintenant, j’avais un autre visage à l’époque !
Quelle est votre perception de votre carrière de ces 14 dernières années ? C’est à la fois un court moment et également une carrière déjà bien remplie.
Pour être honnête, je suis très heureux et fier de ce que j’ai accompli jusqu’à présent. Mon ambition est de continuer à explorer différents domaines et de maintenir ma progression. J’ai eu la chance de travailler avec des personnes que j’admire énormément, ce qui est peut-être la chose dont je suis le plus fier – les rencontres et les leçons que j’ai pu tirer de ces expériences.
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