Le soir de l’attentat de Nice le 14 juillet 2016, un policier a pris la décision de porter plainte contre Bernard Cazeneuve, qui était alors ministre de l’Intérieur. La plainte a été déposée devant la Cour de Justice de la République pour « homicide involontaire ». Le policier est convaincu que la gestion de la sécurité ce soir-là aurait pu être mieux organisée, et que des mesures supplémentaires auraient pu être prises pour prévenir l’attaque.
Un policier a porté plainte contre l’ancien ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve pour homicide involontaire en lien avec l’attentat du 14 juillet 2016 à Nice. L’avocat Juan Branco a confirmé cette information à France Bleu Azur le mardi 28 novembre. La plainte a été déposée auprès de la Cour de Justice de la République, la seule juridiction capable de juger un ministre pour des faits commis dans l’exercice de ses fonctions. À l’époque, Bernard Cazeneuve était ministre de l’Intérieur dans le gouvernement de Manuel Valls.
Après l’attentat, une polémique a éclaté entre Bernard Cazeneuve et Christian Estrosi, alors premier adjoint à la mairie de Nice en charge de la sécurité, concernant le dispositif de sécurité mis en place pour le feu d’artifice. Christian Estrosi reprochait au ministre de ne pas avoir mis suffisamment d’effectifs pour assurer la sécurité lors de cet événement. Cependant, Bernard Cazeneuve s’était défendu en affirmant que la police nationale était présente et très impliquée sur la promenade des Anglais. Néanmoins, la plainte déposée par le policier en faction ce jour-là affirme le contraire, déclarant que le dispositif était très léger, surtout en période d’attentat.
Suite à ces événements, les parties civiles du procès de l’attentat souhaitent désormais un procès pour examiner les possibles failles de sécurité. Une information judiciaire est déjà ouverte pour « mise en danger de la vie d’autrui, homicide et blessures involontaires ». Dans le cadre de cette enquête, quatre personnes ont le statut de témoin assisté, parmi lesquelles Christian Estrosi et Philippe Pradal pour la ville de Nice, ainsi que le préfet de l’époque, Adolphe Colrat, et son directeur de cabinet, François-Xavier Lauch, pour l’État. L’avocat Juan Branco espère, à travers cette action, mettre devant la justice les plus hautes personnalités de l’État, et pas seulement le préfet et son directeur de cabinet.