La décision concernant les neuf prévenus a été mise en délibéré au 17 janvier par le tribunal correctionnel de Niort.
La liberté d’expression ou un climat de terreur ? C’est la question qui se pose huit mois après les violents heurts entre militants environnementaux et forces de l’ordre, pour lesquels six à douze mois de prison avec sursis ont été requis à l’encontre de neuf prévenus, soupçonnés d’avoir organisé des manifestations interdites contre les « bassines » à Sainte-Soline (Deux-Sèvres). Le procès s’est tenu au tribunal correctionnel de Niort, qui a mis sa décision en délibéré au 17 janvier.
Cet article revient sur les débats de l’audience marathon qui a duré près de 14 heures, où les parties ont pu exposer leurs arguments, entre droit à manifester et « traumatisme » des agriculteurs visés par des dégradations, entre soutien à l’irrigation et inquiétude pour l’imminence de « l’enfer climatique ».
Le procureur Julien Wattebled a demandé au tribunal de « trouver un équilibre entre la liberté d’expression et le maintien de la cohésion sociale », tout en décrivant un département où « la peur règne depuis trop longtemps ». Il a interpellé sur la nécessité de mettre fin aux surenchères qui laissent présager une escalade de la situation.
Les réquisitions contre les prévenus incluaient des peines de prison avec sursis, des amendes et des interdictions. Ainsi, Julien Le Guet, porte-parole du collectif « Bassines non merci », risquait 12 mois de prison avec sursis, 2 100 euros d’amende et une interdiction d’approcher des réserves de Sainte-Soline et Mauzé-sur-le-Mignon. D’autres militants se sont vu réclamer des peines avec sursis allant jusqu’à 12 mois.
Dans ce climat de tensions, des dizaines de manifestants sont venus soutenir les prévenus devant le tribunal, alors qu’une centaine de personnes se sont rassemblées à la « bassine » d’Oulmes (Vendée) pour exprimer leur opposition, sans toutefois causer de dégradations. La dissolution demandée par le ministère de l’Intérieur du collectif Soulèvements de la Terre a été annulée par le Conseil d’Etat le 9 novembre.