Le lundi 27 novembre, à l’heure où le projet de loi sur l’immigration faisait son entrée à l’Assemblée nationale, deux législateurs du Rassemblement national se sont rendus au centre administratif de détention de Vincennes, situé en Ile-de-France.
En amont de l’étude du projet de loi sur l’immigration qui a été passée en revue par une commission de l’Assemblée nationale le lundi 27 novembre, Edwige Diaz et Yoann Gillet, deux députés du Rassemblement National se sont déplacés au sein du centre de rétention administrative de Vincennes. Ce centre accueille près de 200 étrangers en attente de leur expulsion. Durant leur visite, les députés ont été confrontés à la réalité du terrain.
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Ce qui a tout d’abord marqué ces députés, c’est l’état délabré du centre : les bâtiments vieillis et préfabriqués hébergent les étrangers qui peuvent librement s’y déplacer. Edwige Diaz et Yoann Gillet ont d’abord remarqué des tapis de prière installés dans un couloir, occasionnant de nombreuses photos prises par les députés tandis que les résidents tentaient d’attirer leur attention. Parmi eux, environ la moitié sont originaires du Maghreb. Un locataire prénommé Amine n’hésite pas à montrer sa chambre et révéler une partie de sa vie: « Oui, je travaille. Je suis livreur pour Amazon… ». Interrogé par le député du Gard sur la façon dont il parvenait à travailler malgré son statut irrégulier, il répond par l’affirmative à l’idée d’utiliser une fausse identité ou une identité volée, comme le cas de nombreux autres. Plus loin, ils rencontrent un Guinéen qui a travaillé pour une mairie et un Togolais dans le secteur du bâtiment.
« Les collectivités sont responsables » selon Edwige Diaz, députée RN en échange avec 42mag.fr
Énervée, Edwige Diaz réclame de voir les bulletins de salaire, elle affirme avoir entendu parler de grandes entreprises qui emploient des travailleurs en situation irrégulière. Elle cite aussi des personnes ayant été apprenties dans des collectivités, comme la mairie de Paris ou celle de Saint-Omer, rappelant leur rôle dans l’appel d’air migratoire.
Quant à Yoann Gillet, il pointe du doigt le faible taux d’expulsions : deux personnes sur trois sous le coup d’une OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) finissent par sortir du centre librement, leur pays d’origine refusant de les réadmettre. Il propose une solution : « Si nous disions aux pays qui refusent de délivrer des laissez-passer consulaires que nous arrêterions alors nos aides au développement et ne délivrerions pas de visas à leurs citoyens, je suis convaincu que ces pays délivreraient les laissez-passer consulaires pour toutes les personnes que nous désirons expulser. » Il estime que seul un discours plus ferme parviendra à faire évoluer les choses, ce qu’il ne manquera pas de réitérer dans les semaines à venir.