Aucun des accusés n’a identifié la personne qui a tiré les dix coups de feu, causant des blessures aux policiers. De plus, l’avocat d’un des accusés a déclaré qu’il prévoyait de faire appel de la décision.
La cour condamne trois jeunes hommes pour avoir attaqué violemment deux policiers à Herblay (Val-d’Oise) en 2020
La cour d’assises du Val-d’Oise a condamné vendredi 1er décembre trois jeunes hommes à 25 ans de prison pour avoir violemment attaqué deux policiers à Herblay (Val-d’Oise) en 2020. Les peines infligées par la cour ont été légèrement inférieures aux réquisitions de l’avocate générale, qui avait demandé 30 ans de réclusion criminelle assortis des deux tiers de sûreté à l’encontre des accusés. Me Pierre Salem-Cormier, avocat d’une des victimes, a réagi en déclarant : « C’était une décision qui était attendue par mes clients et par toute la police ».
Les faits se sont déroulés le soir du 7 octobre 2020, lorsque deux fonctionnaires de la police judiciaire de Cergy se sont rendus en civil et en voiture banalisée dans une zone industrielle d’Herblay. Les trois accusés ont affirmé les prendre pour des membres de la communauté des gens du voyage se faisant passer pour des policiers, malgré les preuves exhibées par les fonctionnaires (carte professionnelle, arme).
Lors de l’attaque, une violente bagarre éclate, au cours de laquelle les agresseurs s’emparent de l’arme d’un policier et tirent dix balles, blessant grièvement les deux policiers. Le major de police blessé aux jambes a déclaré : « Je ne comprendrai jamais pourquoi on a subi ce tel déchaînement de violence. Ma vie a volé en éclats ».
Aucun des trois accusés n’a désigné l’auteur des tirs, et l’un d’eux a même déclaré à la cour que « ceux qui disent la vérité (…) sont très mal accueillis en prison ». Selon l’avocat Me Yann Le Bras, ce verdict est « terrible, pour les accusés mais aussi pour les parties civiles qui n’ont pas la vérité judiciaire sur l’identité du tireur ».
Le major, le seul policier à avoir souvenir des faits, a affirmé que l’un des trois accusés avait prononcé la phrase « prenez leurs armes et butez-les ces sales flics », tandis que ce dernier a toujours nié. L’avocat de l’accusé a indiqué qu’il allait faire appel, soulignant que toute l’instruction a démontré qu’il n’avait pas participé aux violences et aux tirs, et rappelant que son client s’était rendu le surlendemain des faits, contrairement aux deux autres qui ont passé cinq moins en cavale.