Dans une interview donnée à « Elle », la metteuse en scène de la récente série d’Arte « Icon of French Cinema », parle de sa « vulnérabilité malgré une maturité certaine » lors des premiers pas de sa carrière en tant que comédienne.
« J’ai arpenté seule un univers sans règles ni régulations. » La comédienne française Judith Godrèche s’exprime pour la première fois, lors d’un entretien publié par Elle, le jeudi 7 décembre, sur son histoire avec le cinéaste Benoît Jacquot, qui avait alors 40 ans alors qu’elle en avait seulement 14. « Je ne savais rien des lois, j’ai quitté l’école à 15 ans, les récits que l’on lit, les films que l’on regarde, tout mettait en valeur cette image de lolita, de baby doll », confie-t-elle, désormais âgée de 51 ans.
De retour sur les écrans avec sa série Icon of French Cinema, à la fin du mois, sur la chaîne Arte, Judith Godrèche y joue une actrice qui a commencé une relation amoureuse avec un réalisateur de vingt-cinq ans son aîné à 14 ans. « C’est maintenant que j’ai une fille adolescente que je parviens à comprendre ce qui m’est arrivé, » raconte-t-elle. « J’étais une jeune fille très solitaire, très idéaliste (…) vulnérable en dépit d’une certaine maturité. »
« M’affirmer a été un combat et une souffrance »
Plus tard, elle pense que son « sentiment d’appartenance » au monde du cinéma « restera précaire ». « Il y a quelque chose d’incrusté en moi, comme marqué au fer chaud : ‘Tu resteras toujours à ta place, celle d’enfant, de muse et d’égerie’. M’affirmer a est une bataille et une souffrance pour moi. » Elle ne compte toutefois pas « réviser [son] passé » à travers sa série et reléguer son travail artistique au second rôle.
Elle implore principalement les jeunes filles à « être prudentes » : « On peut se retrouver piégé par une personne plus influente et l’art est un environnement extrêmement propice à cela. En tant que comédienne, on a besoin de se sentir aimée, vue. »