Dans une missive envoyée à la cheffe de l’Assemblée nationale, la directrice du groupe des parlementaires écologistes appelle à une punition contre le parlementaire Jean-René Cazeneuve, celui-ci niant avoir prononcé les déclarations qui lui sont attribuées.
« À la Libération, tu seras tondue pour apporter ton soutien au Rassemblement nationale ». Cyrielle Chatelain, dirigeante du groupe des députés écologistes à l’Assemblée Nationale, reproche à Jean-René Cazeneuve, député de Renaissance, l’avoir vilipendée et menacée dans l’hémicycle. L’échange houleux aurait eu lieu pendant la séance de questions au gouvernement du mardi 12 décembre, quelques heures seulement après l’opposition au projet de loi sur l’immigration, après l’acceptation de la motion présentée par les écologistes. L’accusé nie toutefois avoir fait de tels commentaires.
« Deux fois d’affilée, il m’a clamé de façon décidée: ‘À la Libération, tu seras tondue pour avoir soutenu le Rassemblement National' », a exprimé l’élue écologiste dans une lettre de plainte adressée à Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée Nationale. La députée réclame une « punition disciplinaire » pour Jean-René Cazeneuve, à la suite de cette « outrage intimidant ». « Le message est manifeste : en tant que femme, je suis censée me conformer à mon rôle et garder le silence », a déclaré la députée.
« En tant que témoin oculaire de cet incident, je peux le corroborer », a indiqué, sur la plateforme sociale X, Olivier Faure, qui est assis à proximité des deux députés. « Comparaison avec Hitler et sexisme, une phrase du député raconte beaucoup sur lui », a ajouté le chef du Parti Socialiste.
Mercredi matin, l’AFP a tenté de contacter Jean-René Cazeneuve sans succès. Cependant, d’après le quotidien Le Figaro, il « nie catégoriquement » ces accusations qui ne se retrouvent pas dans le compte-rendu de la séance. « Il a critiqué l’alliance de la gauche avec le RN, mais ce n’était pas ciblé personnellement », a réagi les proches du député auprès de l’AFP.