Un procès impliquant dix personnes s’est ouvert pour des accusations de fraude, de détournement de fonds et de blanchiment d’argent dans une affaire complexe qui a mis en lumière les pratiques opaques de gestion des finances du Vatican.
Le plus haut responsable de l’Église catholique comparaît devant le tribunal pénal du Vatican
Le cardinal Angelo Becciu, ancien proche conseiller du pape François, a été condamné par la justice civile de la Cité-Etat à cinq ans et demi de prison pour fraude, samedi 16 décembre. C’est le plus haut responsable de l’Église catholique à avoir comparu devant le tribunal pénal du Vatican.
Un scandale financier sans précédent au Vatican
L’affaire implique l’achat pour 350 millions d’euros d’un immeuble de luxe à Londres entre 2014 et 2018 dans le cadre des activités d’investissement du Saint-Siège. Cette transaction opaque a entraîné une lourde perte financière pour le Vatican, évaluée entre 140 et 190 millions d’euros. L’instruction avait décrit un imbroglio difficile à démêler, impliquant des fonds d’investissement spéculatifs, des banques, des institutions de crédit, des personnes physiques et juridiques. En conséquence, l’utilisation imprudente du Denier de Saint-Pierre, la grande collecte annuelle de dons destinés aux actions caritatives du pape, a été mise en lumière.
Une condamnation et une amende pour le cardinal
Outre sa condamnation à cinq ans et demi de prison, le cardinal a écopé d’une amende de 8 000 euros, bien que le parquet du Vatican ait requis une peine de 7 ans et 3 mois assortie d’une amende de plus de 10 000 euros. Son avocat a déclaré que bien qu’ils respectent le verdict, ils déposeront certainement un recours.
Une réforme nécessaire pour l’Église
Cette affaire a porté un rude coup à la réputation de l’Église et du pape François, qui a entrepris plusieurs réformes dans le but d’assainir les finances du Saint-Siège et de lutter contre la fraude. En plus de la création d’un Secrétariat pour l’Économie en 2014, le pape François a encadré les investissements et les activités de la Banque du Vatican, allant jusqu’à fermer 5 000 comptes suspects.
La disgrâce du cardinal Becciu
Ancien numéro deux de la Secrétairerie d’État, principal organe du gouvernement central du Saint-Siège au cœur de cette transaction, Mgr Becciu conserve son titre de cardinal mais a été démis de toutes ses fonctions en septembre 2020.