Suite à la projection de « Complément d’enquête » sur France 2 où l’iconique figure du cinéma français fait des commentaires à connotation sexiste et sexuelle, l’industrie du cinéma se retrouve dans un état d’agitation intense.
Pour certaines personnes, il incarne le visage de la misogynie et des violences sexistes et sexuelles, ayant été accusé par 16 femmes d’actes similaires et ayant été en examen pour viol et agressions sexuelles depuis trois ans. Pour d’autres, Gérard Depardieu demeure « le dernier monstre sacré du cinéma français ». À la suite de la diffusion, le 7 décembre sur France 2, d’un épisode de « Complément d’enquête » dédié à l’acteur, dans lequel il tient des discours obscènes, les controverses s’accumulent. En quatre actes, 42mag.fr vous récapitule les développements récents de ces dernières semaines.
1 « Complément d’enquête » diffuse des vidéos où il sexualise une enfant et insulte les femmes
Des images inédites de l’acteur français apparaissent dans « Complément d’enquête », le jeudi 7 décembre sur France 2. Gérard Depardieu s’était rendu en 2018 en Corée du Nord pour célébrer le 70ème anniversaire du régime, accompagné de Yann Moix. Suite à cette visite, l’écrivain et réalisateur a réalisé un documentaire qui n’a jamais été commercialisé ni diffusé. L’émission de France Télévisions a réussi à obtenir environ 18 heures de vidéos filmées à l’époque et a décidé d’en diffuser certains extraits.
Dans ces vidéos, Gérard Depardieu fait de nombreux commentaires irrespectueux et dégradants envers les femmes. Lors d’une visite à un haras, il déclare notamment : « Les femmes adorent faire du cheval, elles ont le clito qui frotte sur le pommeau de la selle (…) C’est des grosses salopes. » Une autre scène suscite une vive réaction du public. En voyant une cavalière d’environ dix ans, il ajoute : « Si [le cheval] galope, elle jouit. »
Depuis la diffusion de ces vidéos, l’acteur est en pleine tourmente. Pour l’instant, il s’est seulement exprimé par téléphone (mais il n’a pas voulu que la conversation soit enregistrée) lors d’une entrevue avec RTL pour remercier ceux qui le soutiennent. Sa famille a qualifié l’accusation contre lui de « cabale » et a publié une tribune en sa défense dans Le Journal du dimanche le 17 décembre. Ses avocats prennent également la parole dans les médias pour rappeler le principe de présomption d’innocence. De son côté, Yann Moix a affirmé lors d’un entretien avec
TV Magazine, publié le 21 décembre, qu’il est presque certain que les commentaires controversés de Gérard concernaient une autre cavalière et non la jeune fille. Selon lui, Gérard ne pourrait pas tenir de tels propos envers une enfant.
2 Emmanuel Macron prend sa défense
Après le vote controversé sur le projet de loi d’immigration, le président de la République a également commenté l’affaire Depardieu lors d’une intervention dans l’émission « C à vous » le 20 décembre. Il a déclaré : « Il y a parfois des emballements sur des propos tenus, je me méfie du contexte, j’ai compris qu’il y avait des polémiques (…) sur les mots qui étaient en décalage avec les images » . Quelques jours plus tard, un huissier de justice, mandaté par France Télévisions, a confirmé après avoir visionné les rushs de l’émission, que les remarques obscènes de l’acteur visaient bien la jeune fille à cheval.
D’autres déclarations du président Emmanuel Macron dans l’émission ont été considérées comme controversées. Il a désavoué sa ministre de la Culture concernant un possible retrait de la Légion d’honneur de Gérard Depardieu. Selon lui, cette distinction « n’est pas là pour faire la morale », et Rima Abdul Malak aurait été un peu trop précoce