Chaque jour, une célébrité fait une apparition dans l’univers d’Élodie Suigo. Le mardi 2 janvier 2024, c’est au tour de Vincent Perez, acteur, photographe et metteur en scène, de se joindre à elle. Depuis le mercredi précédent, il est au centre de l’attention grâce à son nouveau film, « Une affaire d’honneur », dans lequel il est la vedette.
La brillante carrière de Vincent Perez, acteur, photographe et réalisateur
En oscillant entre comédien, photographe et réalisateur, le Vaudois Vincent Perez a réussi à marquer de son empreinte dans le monde du cinéma. Sa première passion, la photographie, lui a ouvert une fenêtre sur l’univers des émotions qui, saisies instantanément, se sont peu à peu transposées dans le théâtre avant de conquérir le grand écran. Son talent a été reconnu à l’échelle internationale dès 1990 lorsqu’il a excellé dans le rôle de Christian de Neuvillette dans l’œuvre de Jean-Paul Rappeneau, Cyrano de Bergerac. Deux années après, Indochine du réalisateur Régis Wargnier a vu le jour et a obtenu l’assentiment du public et des critiques. Ils vont jusqu’à le célébrer en lui octroyant le prix Jean Gabin. D’autres films célèbres comme Le Bossu de Philippe de Broca (1997), La Reine Margot de Patrice Chéreau (1994), Ceux qui m’aiment prendront le train de Patrice Chéreau (1998) vont suivre. Que ce soit avec des productions d’auteurs ou des longs métrages, il a eu la chance de travailler avec des réalisateurs de renom tels que Wargnier, Antonioni, Ruiz et Kurys.
Prochaine production de Vincent Perez : Une affaire d’honneur
Le mercredi 27 décembre 2023, Vincent Perez fait à nouveau son entrée dans les salles obscures avec son nouveau filmUne affaire d’honneur, dans lequel jouent Roschdy Zem, Doria Tillier et Guillaume Gallienne. Situé dans le contexte de 1887, au moment où les duels étaient interdits mais continuaient d’être considérés comme une question de fierté et d’honneur, le film raconte l’histoire de Marie-Rose Astié de Valsayre, une femme qui s’est battue pour l’égalité des salaires, pour les droits des femmes et, au final, pour la progression des femmes en général.
Franceinfo : Le film fait-il principalement état de l’évolution de la condition féminine ?
Vincent Perez : Absolument, j’ai été étonné de découvrir cette figure marquante de la fin du XIXe siècle qui a suscité beaucoup d’intérêt car ses revendications étaient avant-gardistes pour son époque. Progressivement, elle a trouvé sa voie dans cette histoire. Elle soutenait l’égalité des salaires, le droit de vote pour les femmes – des idées révolutionnaires à l’époque – ainsi que le droit pour les femmes de porter des pantalons, ce qui était interdit depuis une loi de 1800 interdisant aux femmes de se déguiser en homme. Pour le faire, elles devaient obtenir une autorisation préfectorale. C’était vraiment extraordinaire.
« Marie-Rose Astié de Valsayre s’est surtout battue pendant une grande partie de sa vie pour que les femmes aient la liberté de porter des pantalons, une loi qui a été oubliée puis abolie en 2013. »
Vincent Perezà 42mag.fr
Quelle est votre définition de l’honneur ?
L’honneur, je pense, est une relation très personnelle avec soi-même. C’est une question d’estime de soi et de respect de sa dignité personnelle. C’est dans cet esprit que je le vois.
Ce film, votre idée de la justesse et la remise en question
Selon moi, des phases de transitions sont nécessaires dans la vie. J’ai subi une crise d’identité par le passé nécessitant un retour à une exigence personnelle qui m’était chère. Cela remonte à une quinzaine d’années. C’est en me remettant en question que j’ai trouvé la nécessité de faire de la photo pour me retrouver. C’est comme cela que j’ai pu m’orienter vers ce que je désirais réellement être.
« Ce film est un peu une réalisation de l’endroit où je veux me situer et continuer à créer en tant que réalisateur. »
Vincent Perezà 42mag.fr
Parcours personnel et professionnel
À mon avis, je suis le produit de toutes les expériences que j’ai accumulées au cours de ma carrière en collaborant avec des réalisateurs de renom. J’ai eu la chance de travailler avec des grands noms comme Antonioni, Ettore Scola, Patrice Chéreau, parmi tant d’autres. J’ai aussi travaillé avec des acteurs incroyables, que ce soit en France ou dans le monde anglo-saxon. Ce film marque un tournant dans ma carrière car j’y ai trouvé mon emplacement. J’adore le travail et la recherche. J’aime me plonger dans des mois de recherche pour créer un monde dans lequel je suis immergé, pour ensuite y créer une histoire. C’est une méthode que j’ai adoptée depuis mon enfance, quand je passais mon temps à peindre et à dessiner pour créer mon propre univers. Aujourd’hui, je continue à approcher mon travail de la même manière.
Qu’en est-il du futur ?
C’est une évidence ! Le travail, l’écriture sont des passions que j’ai découvertes en travaillant sur ce film. C’est pourquoi il y a eu une ouverture dans ma vie qui m’a permis de réaliser ce film et j’y travaille déjà pour la suite. Sans oublier que je suis toujours acteur. Donc, je compte jouer dans des films à venir, comme Boléro d’Anne Fontaine, dans lequel j’ai été très heureux de travailler avec elle, Raphaël Personnaz, Jeanne Balibar et Emmanuelle Devos.
« J’apprécie la carrière d’acteur qui est magicale. Il est très beau de donner vie à des mots, de chercher l’âme d’un personnage et de vivre avec lui. »
Vincent Perezà 42mag.fr
Il faut dire qu’être réalisateur m’a fait encore plus apprécier le métier d’acteur.
Qu’est-ce que le cinéma vous apporte ?
Le cinéma est mon univers, il me donne tout. Le cinéma est une véritable bataille, la réalisation d’un film est une véritable prouesse. Ce qui m’intéresse dans ce métier, c’est la quête de cette prouesse.