Plus d’une décennie après que la firme ait congédié trois cadres sous des accusations d’espionnage industriel, qui ont été plus tard innocentés, le directeur de la sécurité chez Renault s’est présenté à la cour correctionnelle de Paris, le mercredi 17 janvier.
L’ancien responsable de la sécurité chez le fabricant Renault s’est présenté devant le tribunal de grande instance de Paris mercredi 17 janvier, en lien avec une affaire datant de 2011. A ce moment-là, trois dirigeants du groupe sont soupçonnés d’espionnage commercial et sont immédiatement renvoyés. Un mois plus tard, leur innocence est entièrement confirmée. Comment Renault a-t-il pu faire une telle erreur ? En 2010, la direction reçoit une lettre anonyme accusant un ingénieur : « J’ai vu Michel Balthazard négocier un pot-de-vin« , déclare-t-on dans la missive anonyme.
Non pas des espions, mais un fraudeur
La direction de Renault, soucieuse d’éviter toute fuite d’informations, décide de confier l’enquête à son responsable de la sécurité interne, Dominique Gevrey. Celui-ci produit rapidement des preuves : des extraits de comptes bancaires suisses et liechtensteinois qui révèlent que trois cadres, impliqués dans le développement de la voiture électrique, ont reçu de l’argent en provenance de Chine. A ce moment-là, ils démentent farouchement ces accusations et portent plainte.
Les enquêteurs finissent finalement par réaliser que Renault n’est pas la victime d’espionnage, mais plutôt d’un fraudeur : son propre responsable de la sécurité. Celui-ci prétendait avoir rémunéré un informateur belge afin d’obtenir les preuves incriminant les trois cadres, en utilisant des fonds de l’entreprise. Or, les enquêteurs suspectent que l’argent a en réalité été détourné à son profit. Même 13 ans après les faits, il continue à proclamer son innocence.