Acclamé par la critique et le public, ce long-métrage français, récompensé de la Palme d’or à Cannes en mai 2023, a toutes les chances de s’illustrer aux Oscars, dont les nominés seront publiés le mardi 23 janvier. Ensuite, le mercredi, les prétendants aux récompenses des César seront dévoilés, et il est fort probable que « Anatomie d’une chute » y soit bien représenté.
Le film français, « Anatomie d’une chute », patiente en vue d’une semaine cruciale
Dans le monde du cinéma français, tous les yeux sont rivés sur « Anatomie d’une chute », le film réalisé par Justine Triet, qui s’apprête à vivre des moments décisifs des deux côtés de l’Atlantique. Le film, récompensé par la Palme d’or en 2023 et fort d’un parcours remarquable, pourrait faire une performance impressionnante dans la prochaine cérémonie des Oscars et devrait avoir une présence marquante dans les nominations aux César. Ce mardi, le nom des films nominés aux Oscars sera révélé à Los Angeles, suivi le lendemain par l’annonce faite par l’Académie des César, son équivalent en France.
D’une durée de plus de deux heures, le film dépeint le procès d’une femme accusée d’avoir assassiné son mari. Le couple a pour seuls témoins leur fils malvoyant et leur chien. Sandra Hüller, l’actrice allemande, est mémorable dans son rôle d’accusée, tout comme l’enfant au visage enigmatique, incarné par le jeune Milo Machado-Graner.
Une éventuelle nomination aux Oscars : une sorte de revanche pour Justine Triet
Si « Anatomie d’une chute » obtenait une nomination aux Oscars, cela serait une revanche pour sa réalisatrice, Justine Triet. Malgré son succès auprès du public et de la critique à l’international, le long-métrage a été écarté pour représenter la France, pour lequel la commission de professionnels orchestrée par le Centre national du cinéma (CNC) a préféré « La Passion de Dodin Bouffant », un drame romantique historique.
Cette décision a provoqué une polémique puisque de nombreux observateurs considèrent que Justine Triet a été sanctionnée pour son discours à Cannes, lorsqu’elle avait reçu la Palme d’or. Elle avait alors saisi l’occasion pour critiquer le gouvernement en plein dispositif de réforme des retraites et pour soutenir le cinéma indépendant face à la tendance libérale. En acceptant le prix tant convoité, elle avait déclaré que sans l’exception culturelle, elle ne serait pas où elle en est aujourd’hui.
Cela dit, « Anatomie d’une chute » a réalisé une performance remarquable. Avec sept nominations aux Bafta britanniques, deux Golden Globes (meilleur scénario et meilleur film en langue étrangère) et couronné ‘meilleur film étranger’ aux Critics Choice Awards d’Hollywood, le film a toutes ses chances. Le fait qu’il ait été cité parmi les meilleurs films de l’année par l’ancien président américain Barack Obama ajoute de l’espoir. Il y a la possibilité de faire l’histoire des Oscars, une décennie après le succès retentissant de « The Artist » de Michel Hazanavicius avec Jean Dujardin.
Il reste à Justine Triet l’espoir d’une nomination pour l’Oscar de la meilleure actrice, du meilleur scénario original, et peut-être surprendre dans la catégorie meilleur film, d’ordinaire dominée par les productions américaines.
Mercredi, le suspense des nominations aux César
Peu importe le résultat des nominations aux Oscars, la nuit sera agitée pour l’équipe du film qui sera attentive aux nominations aux César dès mercredi matin. Le film de Justine Triet devrait recevoir une reconnaissance significative de la part des 4.705 professionnels de l’Académie des César, qui choisiront. Ils auront un mois pour voter avant la cérémonie qui aura lieu le 23 février à l’Olympia, à Paris, sous la présidence de Valérie Lemercier.
L’année dernière, aucune femme réalisatrice n’a été nominée dans la catégorie de « meilleure réalisation ». Tonie Marshall demeure la seule réalisatrice du cinéma français à avoir décroché ce prix pour « Vénus Beauté (institut) » en 2000. Justine Triet, à 45 ans, sera-t-elle la deuxième ?