Le livre « Mal-travail, le choix des élites » sort en librairie ce mercredi 7 février. Il est écrit par le député insoumis de la Somme et est publié par la maison d’édition « Les Liens qui Libèrent ».
Le mardi 6 février, François Ruffin, député la France Insoumise (LFI) de la Somme, a annoncé sur France Inter que « le Rassemblement national ne s’investit pas assez dans les problématiques de travail ». D’après lui, il est clair que le parti ne se prononce pas sur les contrats à durée déterminée (CDD), l’intérim et les auto-entrepreneurs. Ruffin reconnait toutefois que de plus en plus d’ouvriers se tournent vers le parti de Jordan Bardella, ce qui devrait appeler la gauche à réfléchir. Il explique que les salariés, déçus par le monde de l’entreprise, se réfugient dans les bras du Rassemblement national puisqu’il y a un manque de prise de conscience de ce basculement de colère vers l’espoir. Ruffin, le député de la gauche radicale, insiste sur le fait que séduire à nouveau l’électorat populaire nécessite du temps et de l’engagement.
François Ruffin porte un grand intérêt à la question de la « désolation au travail ». Il en fait le thème central de son nouveau livre qui paraîtra ce mercredi le 7 février intitulé « Mal-travail, le choix des élites », publié aux éditions « Les Liens qui Libèrent ». Un rapport sur les accidents du travail et les maladies professionnelles lui a inspiré l’idée que plus de 100 000 travailleurs se voient déclarés inaptes à travailler chaque année par France Travail; un nombre qui, selon Ruffin, a doublé en une décennie. L’impact, selon lui, est comparable à s’il s’agissait du licenciement de toute la ville d’Amiens ou de l’ensemble de l’industrie automobile qui serait brisée à la fois physiquement et mentalement.
## Les répercussions sur la santé des travailleurs ##
Le constat de Ruffin est préoccupant: il affirme que ce climat difficile au travail se matérialise par des maux de dos, de l’anxiété, des accidents du travail et des maladies professionnelles. Il fait également allusion au coût économique pour la Sécurité sociale et aux conséquences humaines de cette situation. Selon lui, « des domaines entiers de notre système, comme l’ensemble du secteur médico-social, sont dans un état lamentable et presque paralysés ».
Le responsable de cette dégradation généralisée du travail serait le jeu de choix faits par les dirigeants politiques et économiques depuis 40 ans. Ruffin déplore ici les « délocalisations, la préférence de la sous-traitance et la question des cadences ». Cela se traduit par une multiplication de métiers autrefois reconnus et rémunérés découpés en petits boulots; une prolifération de contrats pour auto-entrepreneurs. Cependant, Ruffin souligne que tout cela n’est pas irréversible. Il invite les Français à rejoindre un syndicat et à s’engager dans le monde du travail pour contrer cela. Il évoque « des solutions connues, comme des médecins du travail, la reconnaissance des troubles mentaux en tant que maladie professionnelle, car c’est devenu un fléau ».
Enfin, Ruffin estime nécessaire d’engager un débat autour de l’intégration potentielle de l’Ukraine à l’Union européenne, étant donné que le pays offre un salaire minimum de moins de 200 euros. Il prévient que cela pourrait avoir des impacts négatifs sur l’agriculture et l’industrie françaises. Par conséquent, il incite les eurodéputés à « réfléchir aux conditions auxquelles cette intégration devrait se faire ».