La plupart continuent de se débattre avec le concept « d’arc républicain », tout en tentant de définir leur relation avec le Rassemblement national. Le plus récent rebondissement est survenu lundi matin, lorsque Emmanuel Macron a remis en question les propos de son Premier ministre lors d’une interview.
Dans une récente interview accordée au quotidien de gauche l’Humanité, le Président Macron a semble-t-il affirmé que le Rassemblement National (RN) ne faisait pas parti de l' »arc républicain ». Ce point de vue apparaît en opposition à celui de Gabriel Attal, Premier ministre, qui avait précédemment suggéré que l’ensemble de l’hémicycle, Rassemblement National et France Insoumise inclus, faisaient partie de l’arc républicain. Ces déclarations ont provoqué des remous au sein de l’échiquier politique, notamment avec Élisabeth Borne qui avait exprimé le point de vue opposé. Par ailleurs, Olivier Véran, ancien ministre, a félicité de pouvoir rallier le camp s’opposant à la position de Gabriel Attal concernant le RN et l’arc républicain. Un apparent manque de cohésion au sein du gouvernement.
Malgré cette apparente prise de position, en contredisant son Premier ministre, Emmanuel Macron semble s’opposer aux propres valeurs qu’il avait défendu précédemment. En effet, quelques jours auparavant à Bordeaux, le président avait exprimé son accord avec Gabriel Attal, en déclarant que l’échange avec le Rassemblement National était tout à fait naturel. Le président avait même envisagé de constituer des majorités avec le soutien du RN, une déclaration étonnante, surtout si on se rappelle que lors du vote de la loi immigration, Emmanuel Macron avait clairement déclaré que le texte ne devait pas être approuvé grâce aux voix du RN.
L’arc républicain, un défi pour le mouvement présidentiel
Mais ce n’est pas le seul dilemme du président, dans le journal l’Humanité, Emmanuel Macron a déclaré que l’extrême droite ferait mieux de ne pas assister à la panthéonisation de Missak Manouchian compte tenu de la nature du combat du résistant communiste. Ce commentaire accompagne un renvoi du RN à son passé, qui contraste avec la réaction d’Emmanuel Macron à la critique d’Élisabeth Borne sur le RN comme héritier de Pétain. Le président avait alors fortement réprimandé Élisabeth Borne, en déclarant que le combat contre l’extrême droite ne devait plus se baser sur « des arguments moraux ».
Il est complexe d’exclure certaines forces politiques des institutions de la République tout en reprenant certaines de leurs propositions et en constatant qu’ils votent en bloc avec la majorité. Le débat sur la définition de l’arc républicain paraît ainsi masquer le manque de positionnement clair des partisans d’Emmanuel Macron dans leur lutte contre le RN.
À l’approche des élections européennes, Emmanuel Macron, en martelant que le RN n’appartient pas à l’arc républicain, semble vouloir raviver la dynamique populiste vs progressistes qui lui avait bénéficié en 2019. Pourtant, c’est occulter que le combat pour les valeurs ne peut pas être sélectif. Pendant que les partisans d’Emmanuel Macron se divisent, rien n’arrête la progression de Marine Le Pen au sein de la politique française.